Question de légitimité

En attendant les résultats officiels émanant des entités en charge des opérations électorales, les tendances connues jusqu’ici donnent déjà un aperçu de ce qui sera le rapport de force au niveau de l’Assemblée nationale dans les années à venir, même si dans certains cas les résultats dans quelques localités doivent probablement attendre le verdict des recours auprès des juges. A priori, il apparaît évident que les pro-régimes partent avec une avance, étant donné que le groupement a réussi à se présenter à travers tous les districts. Certes, dans les circonscriptions électorales disposant de deux élus, certains candidats ne sont pas arrivés en premier, mais il n’en demeure pas moins qu’ils ont réussi à ravir le second siège.

Comme lors de la dernière législature, l’opposition sera également présente. Reste à savoir si elle a réussi à renforcer son nombre, comme en témoignent les jubilations à travers les réseaux sociaux. Après avoir boycotté la dernière présidentielle, l’opposition semble avoir pris de l’énergie. Ses ténors ont dû regretter de n’y avoir pas participé vu les résultats, notamment pour les législatives dans la capitale. Sur ce point, l’opposition ne peut s’en prendre qu’à elle-même car la légitimité des luttes politiques, en démocratie, ne peut que passer par les urnes. C’est d’ailleurs pour cela que des personnages politiques de premier plan, dont des anciens membres de gouvernement, des ministres en exercice et des notables, ont tout misé pour ces élections. Après, pour les résultats, c’est une autre histoire.

Un autre point à retenir de ce processus concerne également les indépendants. Dans de nombreuses circonscriptions, ils ont réussi à doubler des grosses pointures. Cela suppose qu’ils formeront l’une des forces politiques à prendre en compte à la Chambre basse. Dans l’histoire récente des élus de l’Assemblée nationale, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, dans la mesure où ils peuvent prendre parti au gré des intérêts personnels.

Rakoto

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