Les opérateurs du secteur du tourisme se réjouissent de l’arrivée d’un nouvel avion en location chez Tsaradia qui va renforcer la demande sur le réseau domestique.
“Nous nous réjouissons que l’appel que nous n’avons cessé de lancer depuis quatre ans, ait été entendu. Un nouvel avion est arrivé pour opérer ne serait-ce que pour trois ou quatre mois et renforcer la demande en termes de vols domestiques. Il faut une véritable flotte, comme cela a été le cas auparavant, en l’occurrence un avion de 250 places uniquement en domestique, mais aussi de 100 et de 50 places, ainsi que des plus petits”, s’exprime un opérateur dans le secteur touristique. “Pour le besoin du secteur privé dans sa globalité, on doit pouvoir assurer le fret et le tourisme d’affaires et traditionnel. Nous sommes sur un marché captif car nous sommes une île avec un enjeu monopolistique de la part de Madagascar Airlines à travers Tsaradia. Celle-ci a donc tout intérêt à avoir des avions. Cela représente des charges mais malgré tout, il y a des marges. Sans avion, tout le secteur privé s’écroule et le tourisme en premier. Ce qu’il faut, c’est être ambitieux sur le réseau domestique mais également sur le régional. Il existe une forte demande de La Réunion, de Mayotte, que ce soit sur le circuit Nord Ou Sud”, poursuit-il.
Et pour cause, malgré une reprise de l’arrivée des touristes internationaux observée depuis l’année dernière, les vols domestiques font défaut et des touristes se retrouvent parfois bloqués. Au niveau du réseau domestique, les touristes nationaux et internationaux font face à un prix de billet très élevé et parfois un service de moindre qualité qui se conjugue souvent avec des retards ou annulations.
Malgré tout, la location de ce nouvel appareil a suscité le débat au sein de l’opinion. En effet, l’appareil est loué avec un équipage car aucun pilote de la compagnie aérienne nationale n’est habilité à la piloter. En outre, le même modèle a déjà été expérimenté avec les vols internationaux et les responsables de la compagnie avaient alors jugé que cela n’était pas rentable, ce qui a amené à la suspension des vols internationaux de Madagascar Airlines.
Lacunes
Dans une missive qui a été diffusée aux opérateurs, en date du 21 mai dernier, le directeur général de Madagascar Airlines avait reconnu l’irrégularité des vols domestiques opérés par Tsaradia. « Ces dernières semaines, nos opérations ont de nouveau été affectées par des irrégularités et annulations de vols. Celles-ci ont considérablement gêné les de placements de nos clients communs, générant de grandes frustrations, voire, chez certains, et y compris parmi vous, un sentiment de ras-le-bol. Ces incidents, qui se répètent depuis plusieurs mois, ont pu donner l’impression que la situation de la compagnie se dégradait », peut-on lire sur le premier paragraphe de cette lettre signée Thierry de Bailleul.
Le directeur général indique tout de même que la compagnie nationale est sur la voie du redressement. Au directeur général de soulever “un modèle économique de départ « bâti sur du sable”. “un régime de location ACMI (Aircraft, Crew, Maintenance, Insurance). Ce type de location implique la location d’avions, d’équipages, de services de maintenance et d’assurance auprès d’une compagnie tierce.” précise la lettre. “Chaque rotation maintenue coûtait 250.000 dollars, entraînant 40 millions de dollars de pertes opérationnelles et plus de 35 millions de dollars de dettes accumulées en seulement 18 mois, entre avril 2022 et octobre 2023”, indique-t-il.
Toujours dans cette missive, le directeur de Madagascar Airlines évoque l’arrivée d’un quatrième avion en fin juillet 2024 et un cinquième en mars-avril-mai 2025 et tout cela “sous réserve de la finalisation des accords”.
Tiana Ramanoelina