Le projet de Croissance Agricole et de Sécurisation Foncière (Casef), sous la houlette du ministère de l’Agriculture et de l’élevage (MINAE) en collaboration avec le ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire (MDAT) et financé par la Banque mondiale, a déjà délivré 1,05 million de certificats fonciers à 400 000 ménages. 300 000 certificats supplémentaires sont en cours d’examen. Ce projet vise à sécuriser un total de 1,39 million de parcelles d’ici juin 2024, bénéficiant ainsi à 513 000 ménages.
La sécurisation foncière est la garantie de l’efficience des actions visant stimuler la croissance rurale à Madagascar. Elle incite les communautés rurales à investir dans l’amélioration des terres et dans l’agriculture. Depuis 2016,
le projet Casef soutient la réforme foncière malgache, pour rendre la propriété foncière plus accessible et abordable. Désormais, les terres peuvent être enregistrées rapidement et à moindre coût via un certificat foncier délivré par des bureaux fonciers communaux plutôt que par l’Etat central.
L’impact de cette réforme dépasse les frontières de Madagascar que des délégations d’autres pays africains comme le Burundi et le Sénégal sont venues dans le pays, pour apprendre de cette expérience. En dressant un bilan provisoire sur les réalisations du projet Casef qui arrive à terme cette année, après huit années de mise en œuvre, la Banque mondiale met en avant l’importance de cette réforme pionnière, avec déjà «1,05 million de certificats délivrés et 300 000 autres en attente de validation».
Innovations pour stimuler le rendement et les revenus
En plus de la sécurisation foncière, le projet Casef s’attache à augmenter les revenus des agriculteurs par des innovations en matière de semences, d’équipements et de techniques agricoles. Il favorise également la diversification des moyens de subsistance et la plantation d’arbres pour des écosystèmes plus durables. Par exemple, «2,9 millions de canneliers ont été plantés depuis 2016, augmentant ainsi la production nationale de cannelle de plus de 10 % d’ici 2025», indique la Banque mondiale.
Dans les districts de Mahanoro, Brickaville et Soanierana Ivongo, sept associations d’agriculteurs ont été formées aux techniques avancées de culture, de distillation et de séchage de la cannelle. L’installation de séchoirs et d’alambics pour la production d’huile essentielle de cannelle génère de nouvelles sources de revenus pour ces communautés agricoles.
Moniqua Esthérina, une agricultrice du district de Brickaville, témoigne de l’impact positif : «Grâce au projet Casef, nous avons amélioré la qualité de nos produits à base de cannelle, augmentant ainsi nos revenus et accédé à des marchés d’exportation de niche».
Arh.