Une version locale de l’Aflasafe ! L’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), en collaboration avec le Centre national de la recherche appliquée au développe rural (Fofifa), développement actuellement un produit destiné à combattre les aflatoxines.
Lors de l’atelier de lancement tenu à l’hôtel Carlton d’Antananarivo, Cheick Diarra, représentant résident de l’IITA à Madagascar, a souligné que « l’Aflasafe qui va être développée sera une solution spécifiquement adaptée à Madagascar ». Ce projet s’étendra sur deux ans et vise à développer une version spécifique de l’Aflasafe, adaptée aux conditions de Madagascar.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet de Résilience des systèmes alimentaires (FSRP) du ministère de l’Agriculture et de l’élevage (Minae) en partenariat avec l’IITA. Et selon la secrétaire générale du Minae, Fanja Raharinomena, « Le transfert de cette technologie à Madagascar, via le projet FSRP, promet d’augmenter les revenus des agriculteurs et d’améliorer la conformité aux normes sanitaires internationales ».
L’importance de ce projet ne peut être sous-estimée. Les aflatoxines, des composés toxiques produits par certains champignons, sont une menace majeure en Afrique, y compris à Madagascar. Elles contaminent diverses cultures, notamment les céréales, entraînant des risques de santé grave comme des cancers du foie et des affections hépatiques aiguës. Les aflatoxines compromettent aussi la sécurité alimentaire et les opportunités commerciales.
Perte annuelle de 612 millions de dollars
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), « 25 % des cultures vivrières mondiales sont susceptibles d’être contaminées par les aflatoxines ». En Afrique, ces toxines sont responsables de « 30 % des cas de cancer du foie, avec 40 % des produits alimentaires locaux dépassant les niveaux de sécurité ». Cela se traduit par une perte annuelle de 612 millions de dollars due aux opportunités d’exportation manquées. Les produits non conformes aux normes internationales sont vendus sur les marchés locaux, constituant un grave risque pour la santé publique.
Dans plusieurs pays africains, l’IITA a déjà développé Aflasafe, une solution de biocontrôle efficace. Appliquée pendant la croissance des cultures, elle réduit les niveaux de toxines de 94 % même après stockage. L’introduction d’une variante spécifique à Madagascar promet des avancées significatives pour la santé publique, l’économie agricole et l’accès à de nouveaux marchés.
Avec le soutien du projet FSRP et de ses partenaires, Madagascar pourrait bien transformer cette menace toxique en une opportunité de croissance durable pour son secteur agricole.
Arh.