« L’heure est grave ». C’est ainsi que le Premier ministre français, Gabriel Attal, a réagi après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, à la suite de la défaite de son camp aux législatives européennes. Une réaction particulièrement attendue, étant donné qu’il fait partie des premiers fusibles après la victoire de l’extrême droite.
A la lecture des sondages et des analyses, quel que soit le vainqueur de cette élection, le changement de Premier ministre se fera selon les forces en présence au niveau de l’Assemblée nationale. A part la France, en tout cas, d’autres pays sont touchés par la montée de la droite dans sa forme la plus extrême. Il en est ainsi en Italie, en Autriche et en Hongrie. L’extrême droite a également obtenu de bons résultats dans des pays tels que l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne.
Au-delà des questions identitaires et purement d’intérêts nationaux, il est indéniable que les temps sont particulièrement difficiles dans le contexte actuel. Les soubresauts de la marche du monde touchent de plein fouet l’économie mondiale, et chaque gouvernement en subit les conséquences. Tous les Etats, ou presque, en font les frais et même ceux qui se disent loin des théâtres des affrontements. La preuve, en Afrique du Sud, après trente ans de pouvoir, le Congrès national africain et son principal rival, l’Alliance démocratique acceptent de travailler ensemble pour former un nouveau gouvernement d’unité nationale. Ce sont donc des choses qui arrivent dans une démocratie, notamment chez nous, plus encore lorsque les temps sont particulièrement difficiles.
A la lecture des résultats provisoires de la Ceni, après les dernières législatives, cela amène à penser que, pour ce qui est de notre réalité, le camp présidentiel fera probablement d’alliance, notamment avec les indépendants, pour avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas la première fois et ce ne sera probablement pas la dernière. Ainsi va la politique.
Rakoto
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