A quelques jours de la célébration du 64e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, il est légitime de se demander si le pays a réellement accédé à une souveraineté complète ou s’il ne jouit que d’une simple autonomie. Bien que les efforts du régime actuel pour développer les infrastructures soient indéniables, la Grande île est, quoi qu’on dise, toujours entravée par les conditionnalités imposées par les partenaires étrangers.
Plus d’un demi-siècle après la lutte pour l’indépendance, une partie non négligeable du budget national demeure financée par l’aide extérieure, de même que les processus électoraux. Cette dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers soulève des interrogations quant au réel niveau d’émancipation du pays.
L’indépendance qui se définit comme étant la situation d’une collectivité qui n’est pas soumise à une autre, implique l’absence totale de contrainte ou de tutelle extérieure, avec une souveraineté pleine et entière sur les plans politique et territorial. L’autonomie, elle, confère certes une liberté de gouvernance par ses propres lois, mais dans un cadre défini et avec des liens de dépendance résiduels envers une autorité supérieure.
Face à ce constat, ne pouvons-nous donc que déplorer l’incapacité apparente de la Grande île à s’émanciper pleinement des influences extérieures pour atteindre une véritable indépendance? La volonté politique comme celle des citoyens de tout attendre de l’Etat freine inexorablement les progrès vers un développement autosuffisant. Que léguerons-nous aux générations futures si les statistiques actuelles confirment une dépendance totale aux subsides extérieurs ? L’indépendance chèrement acquise n’est-elle qu’une douce utopie que l’on célèbre en façade pendant que les réalités géopolitiques et économiques en ternissent l’idéal ?
F.M