Les enfants issus de ménages monoparentaux, un mode de vie largement répandu à Antsiranana (Diana), sont plus exposés aux violences, selon la Brigade féminine de proximité (BFP) de cette ville. L’officier de police Nicole Monia Pascaline de la BFP, qui mène actuellement une campagne de sensibilisation sur la violence basée sur le genre (VBG) à l’occasion du mois de l’enfance, a déclaré : «La majorité des cas que nous traitons concernent des mineurs issus de familles monoparentales. Ils sont pris en charge soit par la mère soit par la grand-mère, le père de famille fuyant ses responsabilités».
Sans repère, les jeunes sont effectivement en proie au trafic et à la consommation des drogues ainsi qu’à la délinquance et notamment aux violences sous toutes ses formes. La formation de réseaux de jeunes délinquants comme les «Foroches» dans la capitale du Nord n’est pas ainsi le fruit du hasard.
Prévention
«Notre mission se focalise principalement sur la prévention des VBG à travers une campagne de sensibilisation au niveau des Fokontany, des établissements scolaires et des entreprises. Parallèlement, nous veillerons à l’accompagnement de victimes à travers une collaboration avec les organismes de défense des droits de l’homme», a indiqué l’officier Nicole Monia Pascaline. Elle d’ajouter ensuite que la BFP peut également intervenir dans la résolution des conflits conjugaux. Elle précise toutefois que les cas de viol ne relèvent pas du ressort de la brigade puisqu’il s’agit d’un crime. «Dans ce contexte, c’est le tribunal qui s’en charge», a-t-elle souligné.
Selon toujours notre interlocutrice, les violences n’épargnent aucun milieu social mais très peu de gens osent en parler et briser le tabou. «Pour les victimes, il est nécessaire d’en parler et de dénoncer. Si vous êtes témoin d’une situation de violence, il faut le signaler auprès de la BFP ou des autorités compétentes», a-t-elle précisé avant de conclure que les signalements peuvent se faire de manière totalement anonyme.
Sera R.