Excès de zèle

Brrr, quel froid ! Le mercure du thermomètre a accusé une baisse plus que sensible d’un seul coup. Bien sûr, cela ne devrait pas étonner en cette période de l’année, mais le changement de température a été tellement brusque du jour au lendemain que beaucoup se sont fait surprendre et ont éprouvé les plus grandes difficultés pour sortir du lit bien chaud.
Avec le froid qu’il fait, on ne peut pas s’empêcher d’avoir une petite pensée à tous ceux qui vont devoir participer au défilé du 26 juin au stade Barea de Mahamasina. Bien sûr, pour la plupart, ce sont des hommes en tenue qui ont dû être entrainés à ce type de situation. Mais toujours est-il que ce sont des êtres humains. Et l’homme a ses limites face au froid.
Si la température ne change pas, ce sera dur d’assister au défilé. Cer­tes, il y aura toujours du monde pour y assister. Qu’il pleuve ou qu’il vente, il y a des indéfectibles à ce type de manifestation. Mais au moins, pour ces irréductibles, c’est de leur propre volonté qu’ils viennent. Personne ne les y force, donc c’est à leurs propres risques et périls sur tous les points de vue.
Ce défilé du 26 juin nous ramène dans le passé, dans le temps où tous les établissements scolaires (en particulier les établissements pu­blics) étaient obligés de participer au défilé. Qu’il fasse trop chaud ou trop froid, non seulement, on était obligé d’y participer sous peine de renvoi de l’établissement, mais encore, chacun devait fournir sa propre tenue.
Donc, c’était des charges supplémentaires pour les parents qui devaient forcément ap­porter leur contribution. Si dans les grandes villes du pays, ce n’est plus le cas, il est plus que probable que dans certaines contrées relativement loin des grands centres urbains, on oblige encore les élèves à participer à ce genre de défilé.
Quelle idée de faire défiler les enfants avec des temps pareils ! Bien souvent, vêtus d’une simple chemise, ils de­vaient affronter soit le froid rigoureux ou un soleil accablant. C’est selon l’endroit où ils se trouvent. Les parents se trouvent ainsi confrontés à un choix cornélien. Soit voir son enfant risquer d’attraper une pneumonie ou une insolation, ou bien le voir viré de l’établissement scolaire.
Bien évidemment, le choix est vite. Qu’on le veuille ou non, cette obligation pour les élèves de participer à ces défilés était notamment organisée dans le but de satisfaire les autorités locales. Et les responsables d’établissement s’y pliaient sans demander l’avis ni des parents ni des élèves. Mais le comble dans l’histoire est le fait que certains y mettaient encore de l’excès de zèle.

Aimé Andrianina

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