Le dénommé Steven, un ressortissant malgache âgé de 14 ans au moment des faits, a été assassiné le 24 janvier 2021 à Labattoir (Mayotte). Il faisait partie des trois victimes, en moins de trois jours des affrontements ayant opposé des bandes de Cetam et de La Vigie, en Petite-Terre. Trois ans après, sept accusés de « meurtre en bande organisée » sont jugés, du 21 au 28 juin, devant la cour d’assises des mineurs de Mayotte.
Une scène faisant froid dans le dos, a marqué la première journée du procès, vendredi, d’après la presse mahoraise. Selon le Journal de Mayotte, « Après la lecture des faits et le témoignage du médecin légiste, les clichés de la scène de crime et du corps de la victime ont été présentés sur grand écran par la présidente de la cour. L’atrocité des images était telle que dans le public, des proches de la victime, des témoins, certains journalistes et avocats ont quitté la salle ».
D’après Gazeti, « L’adolescent, décrit comme sans histoires et non-affilié à une bande, semble avoir été une victime collatérale dans un cycle de violences entre la bande de La Vigie et un groupe rival. Cet acte barbare est perçu comme une vengeance pour un meurtre survenu trois jours plus tôt ». En fait ce week-end de janvier, trois personnes, en l’occurrence un homme de 36 ans, et un adolescent de 15 et Steven, ont perdu la vie en Petite-Terre pour les mêmes motifs.
Les gendarmes ont interpellé treize individus au total, dans le cadre de cette affaire, le plus jeune étant âgé de 12 ans à l’époque. Son sort, tout comme celui de cinq autres mineurs, dépend du tribunal pour enfants. Les sept individus jugés jusqu’à ce vendredi, quant à eux, ont entre 19 et 33 ans maintenant. « Ils encourent jusqu’à 30 ans de prison », explique Mayotte la 1ère. Mais, le Journal de Mayotte va très loin en parlant de « réclusion criminelle à perpétuité ».
Une violence inouïe
Steven était en classe 4e. Dans la matinée du dimanche 24 janvier 2021, il sortait du domicile de sa sœur quand dans une rue du quartier CTAM de Labattoir, il tomba nez à nez avec une vingtaine d’hommes cagoulés, armés de machettes, de couteaux, de haches et de bâtons.
Poursuivi par la bande armée, l’adolescent a tenté de rebrousser chemin pour se réfugier dans un banga mitoyen de celui de sa sœur. Acculé dans une chambre, Steven a reçu de nombreux coups, portés avec des armes tranchantes et piquantes.
La mère de la victime a découvert en premier le corps, mutilé et vidé de son sang. Le Dr. Lahalle, médecin légiste, a décrit des blessures infligées avec une violence inouïe, évoquant un acharnement avec des coups répétés au même endroit. Vers 10h du matin, la brigade de Pamandzi a été informée de l’homicide, mais à l’arrivée de ses éléments sur les lieux du crime, la victime était déjà décédée.
Recueillis par LR