Infrastructures routières: le mauvais état des routes isole 17 millions de personnes

Défi au développement régional. Le réseau routier de Madagascar totalise environ 32 000 km de routes dont 21 000 km de routes régionales et locales. Et les deux tiers sont en mauvais état au détriment de 17 millions de personnes, qui se retrouvent isolées particulièrement pendant la saison des pluies.

A l’heure actuelle, seulement 11,4 % des rou­tes rurales sont praticables, rendant difficile la vie quotidienne des producteurs agricoles, des étudiants et des personnes nécessitant des soins médicaux. Les populations rurales ne peuvent plus rejoin­dre les marchés et profiter des opportunités économiques, entraînant une insécurité alimentaire accrue, une baisse de la capacité de commercialisation et de la productivité agricole et un ralentissement des échanges économiques et de la croissance durable.
Selon Berthin Rafara­lahy, directeur de l’Audit Interne au sein du ministère des Travaux publics, «deux tiers des infrastructures à Madagascar sont en état de dégradation. Cela concerne non seulement les routes nationales mais aussi les routes régionales et communales ainsi que les pistes rurales».
Pour tenter de remédier à cette situation, un atelier a été organisé les 1er et 2 juillet à l’hôtel Novotel Antananarivo, organisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (Minae) en collaboration avec le ministère des Travaux publics (MTP) et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS). L’objectif est
d’élaborer des stratégies pour améliorer les routes rurales, essentielles pour le développement durable. Les routes rurales ne sont des leviers essentiels du développement durable.
Anondraka Michel, di­recteur général de l’Agricul­ture et de l’Elevage, reconnait l’urgence de la situation. «Près de 17 millions d’habitants sont complètement isolés à chaque saison de pluies. On peut citer, entre autres, la population de Bealanana (Sofia), celle de Maroantsetra et les habitants de Mainti­rano. Ces zones enclavées durant la saison de pluies, ont pourtant un fort potentiel en matière de production de riz. Il faut ainsi mettre en place une stratégie commune en matière de construction et de réhabilitation des infrastructures routières surtout en milieu rural».

Des pistes de réflexion
Les participants à l’atelier ont discuté de nombreuses thématiques pour proposer des solutions pratiques et durables, notamment des stratégies de gestion des routes rurales, l’ajout de nouvelles tâches, la gestion des infrastructures et la formation pour renforcer les capacités. Des projets tels que Casef, FSRP, Defis et Formaprod œuvrent déjà à la réhabilitation des pistes rurales. Avec le soutien financier de la Banque mondiale, ces initiatives visent à mettre en place des infrastructures routières résilientes et adaptées aux besoins des communautés rurales.

Arh.

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