Au début d’une nouvelle législature et dans le respect des règles démocratiques, Christian Ntsay et son gouvernement ont déposé leur démission, hier en Conseil des ministres, acceptée par le président de la République Andry Rajoelina. La procédure de nomination du nouveau chef du gouvernement est maintenant enclenchée, conformément à l’article 54 de la Constitution. Et au sein de l’Assemblée nationale, l’heure est déjà aux tractations. Christian Ntsay sera-t-il reconduit à Mahazoarivo ?
Après deux jours de session spéciale, les nouveaux députés prennent déjà leur marque et se font déjà entendre, après avoir adopté en deux temps trois mouvement leur propre règlement intérieur. Et même dans les coulisses de l’Assemblée nationale, la question du choix du Premier ministre, est sur toutes les lèvres. Cette démission du gouvernement ouvre un nouveau chapitre politique.
A cet effet, Andry Rajoelina va devoir former un nouveau gouvernement, à commencer par la nomination du Premier ministre, en tenant compte du rapport de force à l’Assemblée nationale, d’après l’article 54 de la Constitution malgache qui confère au chef de l’Etat le pouvoir de nommer le Premier ministre sur un choix discrétionnaire. « Le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ».
A ce sujet et avec certitude, le chef de l’Exécutif sera issu du groupe parlementaire Irmar, majoritaire au palais de Tsimbazza, pour gouverner avec 84 députés élus. Ce sera une personnalité capable de conduire la politique générale de l’Etat et rassembler un soutien parlementaire suffisamment important, pour éviter une motion de censure.
Christian Ntsay en tête des préférences
Dans cette logique institutionnelle, l’Irmar propose plusieurs noms au président de la République qui aura certes l’embarras du choix. Et même si l’on n’en est pas encore là, l’heure est déjà aux tractations politiques dans les coulisses de l’Assemblée nationale. Parmi les noms évoqués, celui de Christian Ntsay émerge du lot. Ce dernier est présenté comme le grand favori pour se succéder à lui-même à Mahazoarivo.
L’homme de confiance et de la situation
Nommé Premier ministre à l’issue de la crise politique en 2018, puis maintenu à ce poste après l’élection de Andry Rajoelina en 2019, Christian Ntsay a toujours été l’homme de confiance du président de la République. Et d’après les députés qui veulent garder l’anonymat, il n’y a pas de raison que cette confiance ne soit pas renouvelée.
Contrairement aux autres partisans de lutte de Andry Rajoelina dont certains ont viré leur cuti, Christian Ntsay est toujours un Premier ministre de confiance du président de la République. Il a également prouvé à maintes reprises qu’il est l’homme de la situation qui a su maintenir la stabilité politique, parfois dans un contexte tendu, d’abord durant l’élection présidentielle de 2018 qui s’est déroulée dans le calme, puis lors des élections législatives et communales et la présidentielle de 2023. Christian Ntsay a également fait preuve d’une bonne gestion face à la crise sanitaire liée au Covid-19 entre 2020 et 2022. En cas d’une nouvelle nomination à Mahazoarivo, Christian Ntsay détiendrait le record de longévité au poste de chef du gouvernement au cours de la 4e République.
Tsilaviny Randriamanga