Ron Weiss : « La Jirama est en mesure d’éponger ses dettes de 1.500 milliards d’Ar »

La compagnie nationale d’électricité et d’eau de Madagascar, fait face à des dettes s’élevant à 1.500 milliards d’ariary envers ses fournisseurs de carburant et d’énergie. Lors de sa première rencontre avec la presse, hier, au siège de la Jirama à Ambohijatovo, le nouveau directeur général, Ron Weiss, a répondu à cette situation alarmante en présentant des plans pour rembourser progressivement une partie de ces arriérés, car le non-paiement peut entrainer des retards d’approvisionnement en carburant et par ricochet des coupures de courant.

Ron Weiss, en fonction depuis plus de deux mois en tant que directeur général de la Jirama, a présenté un bilan. Il indique avoir visité plusieurs localités, notamment Antananarivo, Antsirabe, Toamasina, Fianarantsoa et Toliara, et prévoit d’étendre ses visites à Mahajanga et Antsiranana.
Selon ses constats, la Jirama fait face à divers problèmes, notamment l’approvisionnement en électricité et en eau, suscitant des plaintes des clients sur la qualité du service. A cela s’ajoutent des séries de vols et une dette croissante envers les fournisseurs.

Le manager de redressement de la Jirama a expliqué que la dette de la Jirama peut être divisée en deux catégories : une dette de 120 milliards d’ariary envers les petits fournisseurs et le reste, beaucoup plus important, envers les fournisseurs de fuel et les producteurs indépendants d’énergie. La société prévoit de régler les petits fournisseurs, par ses propres fonds.
« J’ai déjà envoyé les instructions à mon équipe financière pour que les petits fournisseurs soient payés tous les mois pour les services rendus », a-t-il déclaré, en ajoutant que la Jirama ambitionne de ne plus contracter de nouvelles dettes.
Selon lui, « la Jirama est en mesure d’éponger progressivement cette dette de 120 milliards d’ariary ».
En revanche, le remboursement de la majeure partie de la dette, due aux fournisseurs de fuel et aux autres fournisseurs d’énergie, s’avère être une tâche plus complexe. « Nous avons préparé plusieurs propositions pour le gouvernement et nous sommes en discussion avec eux à ce sujet », a confié Ron Weiss. « La Jirama est prête à payer en totalité ses dettes », a-t-il assuré.

Engagements de la société

Ron Weiss a par ailleurs soulevé les risques auxquels la société d’Etat s’expose, en cas de non-paiement des fournisseurs, notamment des fournisseurs de HFO. Le dirigeant israélien a laissé entendre que ce genre de situation peut entrainer des retards dans les livraisons et des coupures de courant.
« La Jirama dépend encore de ses fournisseurs, et nous sommes conscients que lorsqu’on a des difficultés à payer, ils souffrent aussi », a-t-il reconnu. Les discussions avec l’Etat sont donc plus que nécessaires pour trouver des solutions durables à ce genre de contraintes.
Néanmoins, le manager de redressement de la Jirama affirme l’engagement de la société et de son équipe à régulariser les dettes de la compagnie nationale et à assurer une meilleure gestion financière à l’avenir. La société cherche à rétablir la confiance avec ses fournisseurs et à éviter les erreurs du passé. Le chemin vers la stabilité financière semble encore long, mais avec des mesures concrètes et un dialogue continu avec le gouvernement, la Jirama espère sortir de cette crise et assurer une fourniture stable d’eau et d’électricité à Madagascar.

Fin du délestage tournant dans deux jours
A ce sujet, le directeur général de la Jirama annonce un retour à la normale de l’approvisionnement en électricité à Antananarivo prévu « d’ici deux jours », c’est-à-dire, demain vendredi. Il a confirmé hier que le bateau transportant le fuel lourd destiné aux centrales thermiques de la Jirama a accosté au port de Toamasina.
« Je suis heureux d’annoncer que l’approvisionnement en fioul est arrivé à Madagascar ce jour (hier : ndlr) », a déclaré Ron Weiss.
Mais les abonnés de la Jirama devront encore pa­tienter étant donné que le déchargement et la distribution du fuel par Jovena sont en cours. Le directeur général a tenu à souligner que les coupures récentes étaient dues à la nécessité de rationner les stocks limités de fuel en raison du retard de l’approvisionnement.
« Nous avons dû recourir aux délestages pour gérer nos stocks et continuer à produire », a-t-il précisé. La situation devrait se stabiliser une fois le fuel réparti sur les différents sites.

Arh.

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