La vie entre leurs mains

Le tragique accident survenu à Antsalova (région Melaky) ayant coûté la vie à 11 personnes montre une fois de plus le laisser-aller qui règne à Madagas­car dans le domaine du transport routier. En effet, vu le nombre
de personnes tuées,
on aurait tendance à croire que cet accident concernait un taxi-brousse. Mais ce n’était pas le cas. Il s’agissait d’un camion transportant des produits mi­niers.
Dans le pays, en matière de transport routier, tout est permis. Les camions peuvent transporter des voyageurs et de leur côté, les cars dédiés au transport des voyageurs sont chargés à blocs de marchandises qui bien souvent n’appartiennent pas aux voyageurs. Pour ces transporteurs, ce qui compte avant tout, c’est de se faire plus d’argent et cela par n’importe quel moyen.
Les infractions routières sont innombrables. Entre autres, on peut citer les plus fréquentes en sus de ces transports interdits : surcharge, excès de vitesse, conduite en état d’ivresse (alcool ou autres stupéfiants), matériels roulants défectueux (sans visite technique…). Il arrive même que le chauffeur ne soit pas titulaire d’un permis de conduire approprié, voire d’aucun permis.
Encore faut-il souligner que l’état déplorable actuel des routes n’est pas de nature à faciliter la conduite. La combinaison de tous ces facteurs négatifs est à l’origine des nombreux accidents de la route qui deviennent de plus en plus fréquents. Des efforts sont à fournir dans la réfection de ces routes afin qu’on réduise, un tant soit peu, le nombre d’accidents de la route.
Et quand on se de­mande ce que font toutes ces personnes chargées de contrôler et de faire appliquer les règles en vigueur en matière de transport routier, il faut savoir qu’un billet passant de main en toute discrétion entre elles et le contrevenant inhibe toute velléité de faire respecter ces règles. C’est ainsi que cela se passe et tout le monde ferme les yeux.
Compte tenu de cet état des choses, il n’est pas étonnant que les dommages collatéraux soient importants. Et malheureusement, c’est seulement après coup que l’on déplore toutes ces pertes de vies hu­maines. On peut aussi remarquer que le trans­port urbain n’est pas épargné par ce laisser-aller. Les passagers de­viennent de véritables otages de ces chauffards inconscients.
Face au laxisme des responsables à tous les niveaux, il revient à ceux qui tiennent le volant de redoubler de prudence, qu’ils sachent qu’on ne joue pas avec la vie des autres. Tout ira pour le mieux pour tout le monde quand les chauffeurs seront conscients qu’ils tiennent entre leurs mains la vie de
plusieurs personnes.

Aimé Andrianina

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