Madagascar se trouve face à un paradoxe déconcertant, en étant richement dotée en ressources naturelles, tout en figurant dans la liste des pays les plus pauvres du monde. 64 ans après l’indépendance de la Grande île, une question se pose : qu’est-ce qui empêche Madagascar d’atteindre ses objectifs de développement et d’éradiquer la pauvreté ?
Le second quinquennat du président Andry Rajoelina suscite des attentes élevées. Le gouvernement de son premier mandat remanié à plusieurs reprises, a été mis au défi de produire des résultats concrets. Quoi qu’il en soit, Madagascar demeure l’un des pays les plus endettés et les moins avancés de la planète. Un défi de taille pour l’Exécutif.
Les 100 premiers jours du nouveau mandat présidentiel ont été présentés comme un bon début, mais la route vers le développement est encore longue. Le Premier ministre reconduit et sa nouvelle équipe sont désormais sous pression pour apporter des changements palpables. Les problèmes persistants tels que le délestage et l’inflation nécessitent des solutions pérennes. Le gouvernement est appelé à agir avec prévoyance et détermination pour transformer l’économie du pays. Cette fois-ci, le régime actuel ne peut plus se permettre des excuses, ayant reçu l’opportunité de mettre en œuvre sa politique de développement pour un second mandat.
Les analystes pointent du doigt plusieurs facteurs, notamment un manque de volonté politique, une insuffisance d’efforts de la part de la population, et une absence de discipline gouvernementale. Ces éléments semblent entraver la mise en œuvre d’une politique de développement efficace et l’amélioration de l’indice de développement humain. S’inspirer du modèle chinois, notamment sa réforme agricole couplée à l’industrialisation, n’est pas à écarter pour faire avancer le pays. Cette approche pourrait être particulièrement pertinente pour Madagascar, où une grande partie de la population vit de l’agriculture. L’idée serait de “transformer l’industrie à la campagne”, suivant l’exemple de la Chine qui a réussi à sortir sa population de l’extrême pauvreté en 2020.
F.M