Le « Salon des fromages des Hautes terres » qui se tient à Antaninarenina est une véritable vitrine du savoir-faire local. Non seulement, les produits présentent une large gamme de variété mais certains de ces produits n’ont également rien à envier aux fromages importés.
Et qui parle de fromage pense également à un bon vin pour l’accompagner. Et à ce sujet, la filière vinicole malgache répond favorablement à la demande. Aujourd’hui, on assiste à l’éclosion de nombreux et nouveaux producteurs de vins.
L’ingéniosité des fromagers malgaches n’a pas de limite. Non seulement, ils parviennent à produire des fromages spécifiques dont la fabrication requiert des techniques spéciales telles que la fabrication du fromage apparenté au Bleu d’Auvergne, le Roquefort… mais encore, l’utilisation des condiments locaux offre des choix illimités.
Pour le grand public, c’est une découverte à la fois des yeux et du palais grâce aux nombreuses séances de dégustation. Toutefois, on peut déplorer que la consommation de fromage ne soit pas encore complètement entrée dans les habitudes alimentaires des Malgaches pour différentes raisons. Ce n’est pas qu’ils ne les aiment pas. Loin de là s’en faut.
La raison est que le prix actuel des fromages, même fabriqués localement ne leurs permet pas d’en consommer d’une manière plus fréquente compte tenu du pouvoir d’achat de la population. De plus, la conservation pose aussi des problèmes. Rares sont encore les foyers malgaches qui disposent d’un moyen de conservation approprié (réfrigérateur…).
La filière lait locale avec ses produits dérivés (fromage, yaourt…) est appelée à jouer un rôle de poids en fournissant des produits de substitution aux produits importés. La comparaison des fromages produits localement et ceux qui sont importés est nettement à l’avantage du premier cité en termes de rapport qualité-prix.
Les grands utilisateurs de fromages de la place (restaurateurs, pizzerias …) pourront ainsi s’approvisionner sur place et à moindre coût. Ce qui représente quand même beaucoup plus d’avantage que de dépendre des importations. La seule question est de savoir si nos producteurs de fromage parviendront à satisfaire toutes les commandes.
Beaucoup de filières peuvent jouer le même rôle et leurs apports seront conséquents en termes de soutien à l’économie locale. Parmi les avantages qui en découleront, on peut citer, entre autres, l’économie de devises suite à une diminution des importations portant sur ces produits.
Ainsi, acheter des produits fabriqués sur place est plus avantageux pour le consommateur (moindre prix) et pour l’économie nationale. Il faut que les consommateurs malgaches apprennent à apprécier et à consommer le « Vita malagasy ».
Aimé Andrianina