Des manifestations estudiantines ont éclaté dans deux des universités de Madagascar, à savoir, celle d’Antananarivo et celle de Toliara. Cette fois-ci, les revendications n’ont pas porté seulement sur l’habituel paiement des bourses d’études. L’approvisionnement en eau et en électricité a fait l’objet de revendications.
Il faut reconnaître que l’environnement actuel dans lequel les étudiants vivent n’est pas digne de ces étudiants que l’on considère pourtant comme étant les prochains élites et dirigeants du pays. Les cités universitaires sont aujourd’hui caractérisées par l’état de délabrement des infrastructures.
Il faut également remarquer le phénomène de surpopulation dans les cités universitaires. La raison est que le rythme de construction de nouveaux bâtiments d’habitation pour les étudiants ne suit pas celui le nombre de nouveaux bacheliers qui vont poursuivre leurs études supérieures.
D’autant plus que la politique du gouvernement se base sur la construction de nouvelles universités un peu partout dans le pays sans penser à réhabiliter celles qui existent déjà. Or, si on ne peut pas mener ces actions en même temps, la priorité doit être accordée à la réhabilitation de celles qui existent déjà.
Cela fera taire beaucoup de revendications. Quant aux bourses d’études, on se demande bien pourquoi elles ne sont pas payées à temps. Déjà, leur montant est déjà dérisoire. A vrai dire, elles ne pourront jamais suffire pour permettre aux étudiants de poursuivre leurs études supérieures convenablement.
De toutes les façons, le niveau actuel des bourses universitaires ne permettra pas aux étudiants de s’en sortir, de joindre les deux bouts. Ces bourses d’études ne permettent même pas aux étudiants de payyer les frais de connexion dont ils ont besoin pour effectuer des recherches.
Ainsi, les parents doivent continuer à contribuer au financement des études supérieures de leur progéniture. Or, beaucoup de parents éprouvent déjà les plus grandes difficultés pour survivre. Mais pour leur donner le maximum de chance de réussir dans leurs études, certains parents arrivent à s’endetter, voire à vendre certains biens.
Qu’on le veuille ou non, il est à craindre que ces revendications se propagent dans les autres universités dans le pays. Il est certain que chaque université a ses propres problèmes que les autorités se doivent de résoudre le plus rapidement en écoutant la voix des étudiants.
Ce ne sont pas seulement les étudiants et les forces de l’ordre qui s’affrontent qui éprouvent des problèmes face à cette crise récurrente. Les populations qui vivent ou travaillent dans les localités avoisinantes de l’endroit où se tiennent ces grèves sont les véritables victimes.
Aimé Andrianina