« Nifin’Akanga », un mouvement féministe luttant contre toutes les formes de violences faites aux femmes et militant pour le droit de la gent féminine, mène de séances d’écoute et de partage pour les victimes de viol, d’inceste et celles qui ont déjà eu recours à une interruption de grossesse, par choix ou pour des raisons médicales, à travers le projet « Rakemba » dans les sept régions d’intervention de Nifin’Akanga (Antalaha, Antsiranana, Mahajanga, Toamasina, Antananarivo, Fianarantsoa et Toliara).
Cette initiative a été prise devant le nombre de cas
d’agressions sexuelles en hausse nettement sous-déclarés car de nombreuses victimes hésitent encore à en parler par peur de ne pas être crues et surtout de représailles. Appuyé par « Amplify Change », l’objectif est de renforcer les capacités des acteurs locaux, en matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR), en particulier le droit à l’interruption sécurisée de la grossesse, accessible à toutes.
Il va sans dire que la majorité des victimes d’agressions sexuelles gardent des séquelles psychologiques profondes et durables. L’interruption sécurisée de grossesse, que ce soit à la suite d’un viol ou parce que la grossesse n’était pas désirée, en est un exemple concret. Les personnes concernées font face à un sentiment de culpabilité et peuvent ressentir de la tristesse, de l’anxiété…
Ces femmes doivent aussi faire face aux jugements des autres, notamment de leur entourage ou de la société qui peuvent aggraver leur détresse émotionnelle.
Dans cette optique, les groupes d’écoute et de partage ont aménagé un espace sûr où les victimes peuvent exprimer leurs émotions, partager leurs expériences, pour se sentir comprises par d’autres qui ont vécu des situations similaires. Ce soutien émotionnel est crucial pour les aider à surmonter le sentiment d’isolement et de solitude souvent associé au traumatisme. Une opportunité également de renforcer leur résilience et favoriser leur guérison.
Accompagnement
Sous l’animation de deux activistes formés aux premiers secours psychologiques, des séances de groupe de parole seront organisées. Elles seront structurées autour de thématiques spécifiques liées aux conséquences des violences sexuelles ainsi qu’au partage des vécues suite à une interruption de grossesse.
La prise de parole reste libre, permettant aux participants de s’exprimer sans complexe. Elles seront ensuite orientées vers des structures d’accompagnement spécialisées en fonction de leurs besoins.
Sera R.