Séparer le bon grain de l’ivraie

Ces dernières se­maines, les actes ré­préhensibles de certains conducteurs de taxi moto ont défrayé la chronique. Des usagers de taxi moto (notamment des femmes) se sont effectivement plaints de s’être fait détroussés par des taxi-motos. D’autres ont tout simplement
et pu­rement subi des vols.
Si on avait enregistré de telles plaintes au début de la reconnaissance des ac­tivités des taxi-motos, cela s’est peu à peu calmé au fil des mois pour réapparaître de nouveau au­jourd’hui. Et pour ne pas arranger les choses, pour un seul cas isolé, ce sont tous les taxi-motos qui sont mis en cause.
La raison est toute simple. Il est tellement difficile de distinguer un vrai taxi moto d’un faux. Autrement dit, comment savoir si c’est un véritable professionnel du métier ? Il y a tellement d’usurpateurs dans ce milieu. Le fait est que tout propriétaire de scooter peut se déclarer être un taxi moto.
Jusqu’à preuve du contraire, rien n’a été fait dans ce sens. Il n’existe aucun signe distinctif pour différencier les vé­ritables professionnels du métier des faux. Et certaines personnes malintentionnées profitent de cette situation pour s’infiltrer dans le milieu des taxi-motos juste pour perpétrer leurs forfaits.
Bien évidemment, ce sont les usagers qui sont les plus grands perdants dans cette affaire. Nor­malement, on prend un taxi-moto quand on est pressé par un rendez-vous. Et dans cette situation, on a rarement le temps de bien faire le choix. Le seul réflexe est de se fier à la tête du motocycliste.
Or, cela ne peut pas suffire pour donner le maximum d’assurance. D’autant plus, comme l’habit ne fait pas le moine, à vrai dire, il n’existe pas un modèle stéréotypé du taxi-moto. Pour toutes ces raisons, il est urgent que l’on arrive à mettre en place une véritable organisation des taxi-motos.
Par ailleurs, vu le nombre grandissant de taxi-motos dans la capitale – cela peut être également le cas dans toutes les villes du pays -, on peut se de­mander si cette activité rapporte de l’argent à la municipalité. C’est une source de revenu non négligeable pour ceux qui gèrent la ville.
Effectivement, a priori, on peut bien croire que la grande majorité des taxi-motos exerce son activité dans le cadre de l’informel. Jusqu’à maintenant, on n’a ja­mais entendu parler d’une quelconque taxe appliquée sur les taxi-motos. Et c’est certainement pour cette raison que le nombre de taxi-motos ne cesse de grandir.
Il faut savoir que ce métier ne devrait pas être ouvert à tout le monde. Il devrait exister un minimum de conditions à exiger (avoir son permis de conduire, être en règle vis-à-vis du fisc…). Pour cela, il faut impérativement organiser le métier de manière à pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie.

Aimé Andrianina

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