Prendre son mal en patience

Alors que les Jeux olympiques de Paris 2024 battent leur plein, Madagascar qui y participe pour la 14e fois de son histoire depuis 1964, nourrit l’espoir de décrocher sa toute première médaille olympique. Malgré les éliminations précoces de certains athlètes malgaches, tout espoir n’est pas encore perdu pour la Grande île, vu qu’elle dispose encore d’autres athlètes susceptibles de décrocher des médailles.
A citer, parmi ces potentiels « médaillables », la judokate Laura Rasoanaivo, dans la catégorie des -70 kg. Championne d’Afrique juniors en 2022 et 2023, la Malgache affrontera ce jour la Britannique Katie-Jemima Yeats-Brown, N°16 mondial de la discipline. Loin d’être intimidée par une telle performance, notre représentante promet de faire tout son possible pour affronter ce premier pas olympique, d’autant qu’elle vient d’obtenir ce qui lui manquait le plus dans l’événement, le soutien de son coach principal, finalement présent sur les lieux.
Rosina Randafiarison, porte-drapeau de la délégation malgache, multiple championne d’Afrique et vice-championne du monde en 2023, incarne également les ambitions de la Grande île dans l’haltérophilie. Cependant, le défi demeure considérable. L’Afrique, dans son ensemble, peine à briller sur la scène olympique.
Lors des Jeux de Tokyo en 2020, seuls le Kenya (19e) et l’Ouganda (37e) ont réussi à se hisser dans le classement des médailles parmi les nations africaines. Cette situation remet en question le développement du sport en Afrique. Le manque d’infrastructures adéquates et l’insuffisance des investissements politiques dans le sport de haut niveau continuent de freiner les ambitions du continent. L’absence d’organisation des Jeux olympiques sur le sol africain illustre ce retard.
Pourtant, l’histoire nous rappelle que les premiers athlètes africains noirs à disputer une épreuve olympique, Len Tau et Jan Mashiani d’Afrique du Sud, ont participé aux Jeux de Saint-Louis en 1904. Depuis, le chemin parcouru est considérable , mais il reste encore beaucoup à faire. La question se pose : combien de temps faudra-t-il à l’Afrique pour non seulement accueillir les Jeux olympiques, mais aussi pour figurer parmi les nations les plus médaillées afin d’ouvrir une voie à une nouvelle ère pour le sport africain sur la scène internationale ?

F.M

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