Après quelques jours d’accalmie, depuis le début du Baccalauréat, les revendications regagnent du terrain dans le milieu universitaire. Sans vouloir attendre la fin des épreuves de la seconde partie du Baccalauréat technique, les étudiants de l’Ecole supérieure polytechnique d’Antananarivo (Espa) ont pris le relais hier à Vontovorona où une grève a éclaté de bon matin. Ces manifestations, initialement pacifiques, ont rapidement dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre.
C’est reparti à Vontovorona. Le campus universitaire s’est transformé hier en un théâtre d’affrontement entre les Forces de l’ordre et les étudiants pendant quelques heures. Depuis 7h, ces derniers sont sortis de l’enceinte de l’université, bloquant l’accès au campus par des épaves de pneu brûlés tout en jetant des pierres sur les éléments de la gendarmerie intervenus rapidement. Ces derniers ont répliqué en utilisant des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants. Les heurts ont été particulièrement violents, se soldant par plusieurs blessés parmi les étudiants.
Après des négociations jugées infructueuses avec les responsables universitaires, les étudiants ont décidé de durcir le ton. Selon Eric Randriamanantena, leur représentant, cette nouvelle phase de mobilisation s’explique par l’impasse des discussions entamées ces derniers temps. Et outre la réclamation du paiement des bourses des deuxième et troisième trimestres, qui avait déjà mobilisé les étudiants en provinces, notamment à Toamasina et à Toliara, les polytechniciens avancent d’autres motifs pour justifier leur mouvement. « Les responsables au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesupres) nous ont promis que le prochain paiement des bourses se ferait avant le début du Baccalauréat alors qu’aucun calendrier n’est sorti jusqu’à maintenant », a précisé cette source.
Infrastructures délabrées, connexion wifi…
Parmi les motifs de leurs revendications, les futurs Polytechniciens de Vontovorona évoquent également les problèmes d’infrastructures ainsi que de connexion internet conjuguée avec les coupures répétitives de l’eau et de l’électricité au campus. « Ces problèmes commencent à affecter notre santé et porter atteinte à nos études. Les installations sanitaires se trouvent dans un état de délabrement avancé alors que les travaux d’aménagement de celles-ci promis par les responsables tardent à démarrer. Par ailleurs, la connexion wifi ne fonctionne plus, alors que 70% de nos études dépendent des recherches en ligne » a soulevé Eric Randriamanantena.
Les manifestants sont déterminés à poursuivre leur mouvement de revendication jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.
Fahranarison