La «Montagne des Français», la Nouvelle Aire Protégée (NAP) de 6.000 hectares d’Ambohitr’Antsingy, est gérée conjointement par l’ONG Service d’appui à la gestion de l’environnement (SAGE) et les communautés locales ainsi que de plusieurs autres partenaires, dont la Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM). Les initiatives de conservation mises en œuvre génèrent des bénéfices économiques concrets pour les populations locales, grâce aux nombreux services écosystémiques fournis par cette chaîne montagneuse.
A titre d’exemple, certaines sources d’eau permettent aux communautés de bénéficier d’eau potable et d’irriguer leurs champs, ainsi que de disposer d’une centrale solaire pour leurs besoins domestiques. Il convient également de mentionner la création d’Activités Génératrices de Revenus (AGR), telles que l’apiculture. «La FAPBM appuie les communautés dans le développement, les sensibilisations et la sécurisation», soutient Farouck Rabenantoandro, responsable technique auprès de SAGE. «Les programmes qui excluent les communautés locales sont voués à l’échec. Aujourd’hui, il est primordial de les associer dans toutes les initiatives de conservation», souligne de son côté le directeur exécutif de la FAPBM. Alain Liva Raharijaona.
Des impacts positifs
«Grâce à l’électricité, j’ai pu améliorer mes ventes car je peux garder au frais à la fois yaourts, boissons et d’autres victuailles avec mon frigo», a indiqué Charline Rahelinimaro, une commerçante d’Ambodimagnarigny, une petite bourgade située au pied de la «Montagne des Français». Pour témoigner que depuis la mise en place des programmes de conservation sur les lieux, elle fait actuellement une recette journalière de 50.000 ariary contre seulement 15.000 ariary auparavant.
«Auparavant, nous avons négligé l’importance de conserver la forêt. Cependant, au fil des années, nous avons fini par cerner les enjeux car les pluies et l’eau potable se faisaient de plus en plus rares», a indiqué un agriculteur de la «Montagne des Français», Jean Zamany.
Avant les programmes de conservation, les tavy, le prélèvement illicite de bois ainsi que les coupes irraisonnées ont failli avoir raison d’Ambohitr’Antsingy et de la biodiversité opulente qu’elle recèle.
Sera R.
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