Quand on veut, on peut !

Tout dernièrement, il a été mentionné dans un des médias de la capitale que Madagas­car est confronté à un exode des professionnels de santé (médecins, infirmiers…). Bien entendu, si cette migration se poursuit, cela va mettre en danger tout le système de soins.
Il est évident qu’on ne peut pas interdire la circulation des personnes à moins que l’on se trouve dans un de ces pays où la dictature est de mise. Et malheureusement, cette fuite de cerveaux – c’en est bien une -, ne concerne pas uniquement le secteur de la santé.
Dans tous les secteurs d’activité et sur tous les niveaux de qualification, beaucoup de Malgaches partent chercher du travail à l’étranger et le plus souvent vers les pays dits développés. Mais c’est dans le do­maine de la santé que la situation est la plus tendue : moins de spécialistes seraient disponibles.
Même au niveau des généralistes, la fuite s’accentue. Toutes les raisons sont évoquées pour justifier cet exode : Poursuivre des études ou perfectionner des spécialisations… Mais on remarquera par la suite que, bien trop souvent, ils ne reviennent pas au pays.
En conséquence, dans certains centres de santé, il est difficile de se faire recevoir par un spécialiste. Des fois, il faut attendre plusieurs se­maines avant d’obtenir un rendez-vous. Et quand on l’obtient, il faut dis­poser des moyens financiers exigés car la consultation d’un spécialiste n’est pas donnée à tout le monde.
Pourtant, la principale cause avancée par les professionnels pour ex­pliquer ces fuites de cerveaux est le salaire mé­diocre qu’ils perçoivent dans l’exercice de leur métier. Ainsi, quand on a la chance de pouvoir être payé au moins 5 fois plus qu’on ne perçoit à Madagascar, le choix est vite fait.
Autrement dit, l’ampleur des écarts de salaire explique ce phénomène d’exode professionnel. Ce serait le principal facteur de migration économique. Qu’on le veuil­le ou non, ces professionnels ressentiraient une sorte de frustration. Mais cet exode leur donneraient également d’autres possibilités.
En tout cas, cela leur permet par la suite d’envoyer de l’argent aux membres de leur famille respective qui sont restés sur place. Effectivement, les transferts d’argent de la diaspora vers leur pays d’origine constituent l’une des principales sources de devises dans les pays dits sous-développés.
Toutefois, ce n’est pas seulement le salaire éle­vé qui attire ces émigrés. On peut également citer le meilleur cadre de travail (environnement te­chnique). Pour toutes ces raisons, il faut relever l’environnement technique et surtout, réviser le système de salaire. Cela sera-t-il possible ? A-t-on les moyens suffisants ? Mais ne dit-on pas : Quand on veut, on peut !

Aimé Andrianina

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