Affaire Gemfields et corruption: Romy Voos Andrianarisoa libérée et blanchie

Le 11 mai 2022, après deux semaines de procès, la Cour de Southwark (Londres) a condamné à 3 ans et demi de prison pour corruption l’ancienne directrice de cabinet de la Présidence, Romy Voos Andrianarisoa. En fin de semaine, grande fut la surprise des téléspectateurs en la voyant s’exprimer sur le plateau du journal du TV5 Monde, désormais libre.

Condamnée à 3 ans et demi de prison par le tribunal londonien, Romy Voos Andrianarisoa n’a passé que 11 mois derrière les barreaux. Contre toute attente, elle a été l’invitée du journal Tv5 Monde le week-end, pour apporter plus des précisions sur sa libération.
«J’ai été libérée très précisément il y a une semaine pour deux raisons plus simples. La première raison, c’est une conduite qui a été jugée exceptionnelle durant la détention et puis la deuxième raison, parce qu’il n’y avait plus aucune charge contre moi», a-t-elle répondu aux questions du journaliste, Dominique Tchimbakala. «Je suis complètement blanchie et libre».
D’après elle, cette affaire a énormément terni l’image de Madagascar et qu’elle se devait de rectifier les choses.
«La National Crime Agency (NCA) est une institution sérieuse. Elle a pris toutes mes affaires, ordinateurs, téléphones et compte bancaire sans trouver aucune preuve à part cet enregistrement», a-t-elle justifié.
Il s’agit d’un enregistrement sonore d’un entretien avec les hauts responsables de la société Gemfields, retenu comme éléments à charge qui a conduit à son arrestation, car elle a été prise flagrant délit en train de demander des pots de vin.
«Je veux que les revenus reviennent à mon pays, mais je dois aussi gagner ma vie», a clairement déclaré Romy Voos Andrianarisoa, dans cet enregistrement réalisé à son insu. Elle n’a pas nié d’avoir dit cette phrase, mais selon ses explications, elle a été sortie de son contexte.
Selon ses explications, la société Gemfields qui l’a attaquée a mentionné dans son rapport à la NCA qu’«il est préférable d’attraper la directrice de cabinet la main dans le sac». La concernée dénonce ainsi une «manipulation organisée».

Retour au pays
Questionnée sur une mise en place éventuelle d’une commission d’enquête pour tout agent politique concluant un marché, Romy Voos Andrianarisoa a réfuté toute possibilité. «C’est une pratique qui n’existe pas et qui n’est pas tolérée», a-t-elle fait savoir. Face au silence de la Présidence devant cette affaire, l’ex-dircab a cependant indiqué que le chef de l’Etat avait pris la bonne décision.
«Lorsqu’on est dans le doute, il faut respecter le processus judiciaire», a-t-elle justifié.
Pour rappel, Romy Voos Andrianarisoa a été arrêté à Londres l’année dernière pour fait de corruption. Suite à cette affaire, elle a été limogée de son poste. A l’époque, la Présidence avait également indiqué qu’elle n’était pas en mission, mais avait pris congé au moment des faits.
Dans tous les cas, il semblerait qu’elle avait toujours gardé contact avec le président et continue à le faire. Cela, sans exclure une possibilité de retourner au pays étant donné qu’elle est actuellement en France. Elle sort ainsi libre de cette affaire et n’a pas caché son désir de retourner au pays.
«L’Afrique souffre d’une fuite de cerveau. Il est im­portant de rappeler les Afri­cains dans leurs pays, et je suis de celle qui est déterminée à continuer d’œuvrer pour le développement de Madagas­car», a-t-elle conclu.

T.N

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