Le DG du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), Laza Andrianirina, arrive au terme de son mandat, marqué par des hauts et des bas. Après cinq années à la tête de cet organe de lutte contre la corruption, il a constaté que les Malgaches sont si hésitants à appliquer la loi et si c’est le cas, c’est juste pour la forme.
Nommé le 25 juillet 2019, Laza Andrianirina quittera son poste de Directeur général cette année. La nomination de son successeur est d’ailleurs attendue. A noter qu’il est le 4e DG du Bianco depuis la création de l’institution. L’heure du bilan a sonné pour lui.
« La lutte est difficile, mais nous sommes obligés d’avancer pour éviter que d’autres soient victimes à cause des agissements de certains individus malintentionnés », a indiqué le DG du Bianco hier à Ambohibao, durant la présentation du rapport annuel de l’institution pour l’année 2023.
« Cela fait 20 ans que nous luttons contre la corruption et nous devons encore redoubler d’efforts », a-t-il poursuivi. Le numéro Un du Bianco a surtout déploré le fait que son institution soit « un dépotoir pour Madagascar révélant toute l’horreur de ce pays », a-t-il regretté.
Après tant d’années de combat, la victoire est loin d’être gagnée parce que « les Malgaches sont hésitants à appliquer la loi », a fait savoir Laza Andrianirina. Malgré tous les efforts dans la lutte contre la corruption, les mesures adoptées et toute autre stratégie, l’application des lois ne semble pas une priorité.
« Devrions-nous arrêter la lutte puisque l’engagement risque de se réduire à un acte inutile, juste pour la forme ? », s’est-il interrogé tout en soulignant le principe de l’Etat de droit. Il appelle alors tous les responsables à prendre les mesures nécessaires pour que les lois soient appliquées au pied de la lettre.
Prévention
Pour renforcer la lutte et en venir à bout, le Bianco préconise la prévention dans la lutte contre la corruption. « Les mesures de préventions sont toujours plus efficaces que les sanctions », a expliqué le numéro Un du Bianco. Il mise alors sur les jeunes qui sont l’avenir du pays. D’ailleurs dans cette optique, le Bianco multiplie les sensibilisations des jeunes malgaches, notamment à travers les Réseaux d’honnêteté et d’intégrité (RHI) qui sont actuellement au nombre de 156 répartis dans les 22 régions.
« Le Bianco a pu mener la lutte malgré le manque de moyens, et ce fut un plaisir de pouvoir y contribuer », a conclu Laza Andrianirina.
T.N