Dans cette chronique, actualité internationale oblige, nous restons aujourd’hui dans le domaine des deux Jeux olympiques. D’autant qu’il existe sujet qui mérite plus que d’attention, au-delà du contexte sportif, à travers cette attraction mondialisée. Car, en dépit de la montée des extrêmes dans des nombreux pays à travers le monde, il semble indéniable que le monde est de plus en plus cosmopolite et que le métissage est irrémédiable. S’agit-il des effets de la mondialisation et de la facilitation de la circulation des biens et des personnes ? Probablement.
Quelques exemples pour illustrer cette assertion. Vanessa Camga, spécialiste dans le lancer de disque, d’origine africaine, représente aujourd’hui la Suède dans des compétitions internationales. Les joueuses de tennis de table américaine qui ont battu la Chine aux Jeux olympiques sont d’origine chinoise. Pour les binationaux, les débats sont aujourd’hui ailleurs car certains pensent qu’il s’agit là d’une sorte d’une fuite de « cerveau ». Eh oui, certes, mais si un pays n’arrive pas à offrir l’opportunité aux jeunes talents de
s’épanouir alors pourquoi ne pas aller chercher ailleurs ? Là c’est une autre question. Chaque athlète a son histoire à ce propos. Il y a ceux qui ont fui leur terre natale à cause de
la situation sociopolitique, tandis que pour d’autres, pour une situation professionnelle. Le fait est qu’aujourd’hui, on ne peut plus déterminer la nationalité d’une personne en fonction de son apparence. Attention au délit de faciès !
Un des plus emblématiques d’entre eux est le multi-médaillé Mohamed Farah, surnommé Mo Farah est un athlète britannique d’origine somalienne, spécialiste des courses de fond et de demi-fond. Les exemples comme cela, il en existe dans les sports
au niveau mondial. Un internaute a d’ailleurs estimé que dans les vingt années à venir,
l’équipe de foot du Canada sera probablement composée d’athlètes d’origine africaine ou chinoise. Et pour cause, le Canada fait partie des terres d’accueil des migrants professionnels ou pas, ces temps-ci. Mais au-delà du sport, les binationaux excellent dans des nombreuses instances internationales. D’autant qu’ils ont choisi par leurs compétences et non leur apparence physique. En guise d’illustration, le président du groupe de la Banque mondiale est un américain d’origine indienne. Il y a quelques années, pour ceux qui s’en souviennent, ça n’a échappé à personne que le chargé d’Affaires américain à Madagascar en 2009 était d’origine asiatique.
Certes, l’exception culturelle dans un pays comme Madagascar fait que nous sommes encore réticents à ce genre de changement mais le fait est qu’il s’agit d’une réalité dans un monde multiculturel. Et il est peut-être temps maintenant qu’on tourne vers la diaspora pour compléter les matières grises dans divers domaines. Comme c’est le cas pour de nombreux pays. Car le monde avance vers le multiculturalisme, avec ou sans nous.
Rakoto