Atteinte à la sûreté de l’Etat: un journaliste-influenceur interpellé

Le journaliste-influenceur tamatavien, Mickaelys Kamy Ndiamahazo puisqu’il s’agit de lui, a été convoqué samedi matin par la Section de recherches criminelles de la gendarmerie de Toamasina. Selon une source au sein de ce service, l’intéressé a été immédiatement transféré vers la capitale pour être auditionné par les enquêteurs de la Direction de la police judiciaire (DPJ) du Toby Ratsimandrava.

La DPJ a effectivement confirmé la présence depuis peu du journaliste-influenceur au Toby Ratsimandrava, pour répondre à une plainte déposée par l’Etat à son encontre. D’après la DPJ, la plainte en question a trait à une atteinte à la sûreté intérieure et incitation à la grève. L’en­quête étant encore en cours, il est trop tôt pour déterminer s’il y aura un déferement ou une comparution devant la justice, a-t-on confié.

Les atteintes à la sûreté de l’Etat sont définies com­me l’ensemble des crimes et délits compromettant la défense nationale, la sécurité de l’Etat ou la paix publique. L’article 87 et suivant du code pénal prévoit les infractions et les peines en la matière. L’alinéa 3 prévoit que « L’attentat dont le but est, soit de détruire ou de changer le gouvernement, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité, est puni de la déportation dans une en­ceinte fortifiée ».

Récemment, Kamy Ndia­mahazo avait publié une vidéo sur sa page officielle, dénonçant les problèmes de Toamasina, notamment les coupures d’électricité et d’eau. Il a également critiqué le prétendu développement prôné par le régime en place et appelé l’Exécutif et les décideurs à trouver une solution durable. A part cela, il a aussi mentionné les frais exigés pour les séances photos de mariage sur la place Miami. Et non des moindres, il s’est permis de condamner l’attente du protocole d’accord entre Mercy Ships et l’Etat, circonstance qui a contraint les patients venus des quatre coins de l’île pour se faire opérer à retourner chez eux sans avoir reçus les soins espérés.

Déjà convoqué à maintes reprises

Kamy Ndiamahazo est connu pour son rôle dans la diffusion d’informations dans la ville portuaire et de façon audacieuse. Sa page Facebook est devenue une référence incontournable pour l’actualité locale. Son objectif est clair : exposer des dossiers sensibles pour alerter les autorités compétentes et inciter à des actions décisives, comme il l’a confié lui-même au cours d’une interview, il y a quelques mois. Il fut un temps où il s’est fait surnommer le « Prédateur de Toamasina », ou encore de « Député de Toamasina », des sobriquets qu’il n’hésite pas à préciser dans ses publications. Au cours de ses 26 années de carrière, il a été convoqué à plusieurs reprises en raison de ses publi­cations audacieuses. Sa première convocation à la Section de recherches criminelles remonte à 2014 mais jusqu’à présent, aucune af­faire n’a abouti à un procès et est resté au stade de l’interrogatoire.

F.M

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