D’après les dernières statistiques, moins de 5% des agriculteurs malgaches utilisent des semences de qualité. C’est une information de première importance car elle explique, entre autres, on n’arrive pas à atteindre une autosuffisance alimentaire du fait que l’agriculture n’arrive pas à satisfaire la demande intérieure.
Effectivement, on ne peut pas espérer obtenir de meilleures récoltes tant en qualité qu’en quantité qu’avec de très bonnes semences. Ce qui est bien loin d’en être le cas à Madagascar si l’on se réfère à ces dernières statistiques. Dans la majorité des cas, on se satisfait d’utiliser les semences que l’on a entre les mains.
Le fond du problème est que, bien trop souvent, dans le monde agricole malgache, il est difficile de faire adopter de nouvelles techniques culturales, de nouvelles variétés de semences avec des rendements plus élevés et qui sont plus adaptées à l’environnement (sols, climat…).
Les paysans malgaches sont trop attachés à leurs vieilles habitudes culturales quoique les résultats obtenus à partir de ces techniques soient loin d’être satisfaisants. Et il est très difficile pour les techniciens agricoles de leur faire changer
d’idée. C’est l’un des problèmes majeurs du monde agricole.
A Madagascar, les mêmes semences sont utilisées depuis des décennies. Or, selon les techniciens agricoles, il ne faut pas dépasser 3 campagnes de culture avec les mêmes semences. Autrement, la production va en pâtir aussi bien en quantité qu’en qualité.
Généralement, pour les agriculteurs malgaches, on met toujours de côté une partie de la récolte. Cela va servir de semences pour la prochaine campagne agricole. Cela se comprend parce que, généralement, les cultivateurs malgaches n’ont pas les moyens financiers pour acheter de nouvelles semences.
Forcément, une partie de la récolte est réservée pour la prochaine campagne agricole. Et c’est
le même système qui est pratiqué depuis des années et des années et cela se fait au détriment de la qualité et de la quantité de la production. Il n’est pas alors étonnant que le rendement chute.
Pourtant, il existe déjà de nombreux centres de production de semences éparpillés dans tout le pays. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Certains centres multiplicateurs de semences ont déjà existé depuis les années 60. Mais faute de moyens financiers, les agriculteurs n’y ont pas accès.
En résumé, l’agriculteur n’a pas les moyens pour s’acheter de nouvelles semences. Il utilise une partie de la production comme semences. En conséquence, le rendement diminue et finalement, le cultivateur s’appauvrit au fur et à mesure que le temps passe : C’est un cercle vicieux.
Aimé Andrianina