Dans l’étymologie latine, “minister” signifie celui qui sert. Une définition quelque peu paradoxale, par rapport notamment au regard des pouvoirs considérables conférés aux ministres dans notre système gouvernemental. Selon le portail universitaire de droit, les ministres assument deux missions principales, administrative d’une part, politique d’autre part. Sur le plan administratif, leur rôle est important car ils dirigent leur département ministériel, exercent un pouvoir réglementaire, et contresignent les décrets présidentiels et du Premier ministre dans leur domaine de compétence. Politiquement, ils participent au Conseil des ministres et mettent en œuvre la politique gouvernementale, engageant ainsi leur responsabilité.
Le Premier ministre Christian Ntsay a récemment élargi cette définition, en admettant que la fonction ministérielle est également politique, technique, diplomatique et stratégique. Il insiste particulièrement sur l’aspect technique et rappelle que les ministres ne doivent pas aller à l’encontre des intérêts de l’Etat. Cependant, la réalité sur le terrain soulève des questions quant à l’efficacité de cette conception. Les problèmes persistants tels que les coupures d’électricité, les pénuries d’eau, les retards de paiement des bourses d’études, l’inflation, la pauvreté endémique et les coûts prohibitifs des soins de santé remettent en question la performance de nos dirigeants. Le défi pour les futurs ministres sera de concilier ces différentes facettes de leur fonction, tout en apportant des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des millions de Malgaches.
La nomination du nouveau gouvernement pourrait donc être un grand espoir, mais aussi une grande attente, si réellement, le choix des futurs ministres s’accompagne d’une réelle volonté politique de la part des décideurs. L’adage “Gouverner, c’est prévoir” prend ici tout son sens. L’avenir socioéconomique de Madagascar repose désormais sur les épaules de ces nouveaux décideurs. Sauront-ils être à la hauteur de leur mission et impulser le développement tant attendu du pays ? Il est temps que nos ministres incarnent véritablement leur rôle de “serviteurs de l’Etat”, en mettant leurs compétences techniques, politiques et diplomatiques au service du bien-être de la population. C’est à l’aune de ces résultats concrets que leur efficacité sera jugée, au-delà des définitions théoriques de leur fonction.
F.M
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