Une opération de pluies provoquées sera lancée à partir du 17 août pour augmenter le débit des cours d’eau alimentant les centrales hydroélectriques de la Jirama. A Andekaleka, la situation est critique : seulement deux des quatre générateurs fonctionnent, réduisant significativement la capacité de production. Les habitants d’Antananarivo et ses environs sont informés de coupures prévues entre 14 h et 17 h ainsi qu’entre 23 h et 4 h du matin.
Le directeur général de la Jirama, Ron Weiss, a expliqué que cette opération de pluies provoquées, menée en collaboration avec le secteur privé, constitue une urgence pour compenser la baisse des niveaux d’eau dans les rivières alimentant les centrales, due à la période d’étiage.
« Nous espérons que cette initiative permettra d’augmenter la production d’électricité et de réduire les coupures de courant qui affectent la population », a-t-il déclaré sur la chaîne
de télévision nationale, mercredi.
Cependant, il a également reconnu que ces pluies artificielles ne représentent qu’une solution temporaire. Pour répondre durablement à la demande croissante en électricité, la Jirama envisage la construction de nouvelles infrastructures. Parmi les projets en cours de discussion, les nouvelles centrales solaires et un barrage hydroélectrique additionnel à Andekaleka, une initiative qui, selon Weiss, devrait sécuriser l’approvisionnement énergétique à long terme. « La mise en place de ces infrastructures est nécessaire, mais cela prendra du temps », a-t-il ajouté.
Une production électrique critique
En attendant la réalisation de ces projets, la situation reste précaire. La production des centrales hydroélectriques est gravement affectée par la baisse des niveaux d’eau. A Andekaleka, seuls, deux ou trois des quatre groupes peuvent fonctionner actuellement. « Si nous faisons tourner les quatre groupes simultanément, le niveau d’eau chutera rapidement, ce qui mettrait en péril la production future », a expliqué le directeur général de la Jirama.
Actuellement, la centrale d’Andekaleka fonctionne à un tiers de sa capacité maximale, soit 40 MW en journée, bien en déça de sa capacité maximale de 120 MW, avec une possibilité d’atteindre 80 MW le soir, selon la disponibilité de l’eau. La centrale de Farahantsana Mahitsy connaît également une situation similaire, ne pouvant produire que 6 MW contre une capacité nominale de 20 MW. Cette situation a conduit la Jirama à instaurer des délestages, avec des coupures programmées entre 14 h et 17 h, et entre 23 h et 4 h du matin.
Les difficultés ne se limitent pas au réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). A Mahajanga, le problème de délestages est déjà survenu depuis la semaine passée. Et à Toliara, la Jirama a annoncé des coupures d’électricité entre 23 h et 9 h du matin depuis le 14 août, en raison d’une « pénurie de carburant pour les centrales thermiques ».
La Jirama reste sous pression pour trouver des solutions durables à une crise énergétique qui menace de s’aggraver à mesure que la demande continue d’augmenter. Mais aussi bien à Antananarivo que dans les autres villes, ces coupures d’électricité risquent également de perturber l’approvisionnement en eau, obligeant la population à prendre des précautions.
Arh.