Les feux menacent le parc Isalo, un des joyaux du tourisme de Madagascar. Certes, pour le moment, le parc n’est pas en danger immédiat, mais sait-on jamais avec les conditions climatiques actuelles ? Quoi qu’il en soit, c’est le second incendie qui affecte le parc dans le même mois.
Qu’il s’agisse d’un accident ou d’un acte criminel, toujours est-il que le parc est situé dans une zone suffisamment reculée qu’il est toujours difficile d’y lutter contre tout incendie étant donné qu’on ne dispose pas de moyens adéquats et suffisants sur place.
Pour cette raison, les incendies se développent rapidement d’une manière spectaculaire sans qu’on puisse faire quelque chose. De toutes les façons, le temps que tous ceux qui sont chargés de
lutter contre le feu
arrivent, le feu aurait déjà tout consumé.
D’autant plus qu’on se trouve actuellement en pleine période sèche. On ne peut pas compter sur la pluie pour éteindre ces feux. Le vent, la broussaille sèche de la savane… sont autant de facteurs susceptibles de favoriser ces incendies. Et sans matériels adéquats, il ne reste qu’à constater les dégâts.
Bien évidemment, on sollicite toujours la contribution des communautés locales avoisinantes. Mais ces dernières ne peuvent pas faire grand-chose faute de moyens. C’est l’éternel problème. Déjà dans les grands centres urbains, les services de pompier n’ont pas un effectif et du matériel suffisants.
Pourtant, ces problèmes sont récurrents. Et tous les ans, des milliers d’hectares de forêts sont réduits en cendres. Et le parc Isalo n’est pas l’unique parc exposé aux incendies. D’autres en ont été victimes. Le parc national d’Ankarafantsika a fait l’objet d’un incendie qui a causé d’importants dégâts.
Tous ces évènements funestes ne seraient pas survenus si on avait le matériel adéquat pour lutter contre les feux de forêts ou de savane ou autres types d’incendie. Une bonne fois pour toutes, il faudra penser à investir sur du matériel servant à lutter contre toute sorte d’incendie.
Bien sûr, ce type de matériel coûte très cher. Par exemple, un Canadair CL-416, avion bombardier d’eau spécialisé dans la lutte contre les feux de forêts coûte entre 31 et 36,9 millions USD. Mais une fois acquis, il pourra intervenir sur tous les fronts, c’est-à-dire partout à Madagascar.
Effectivement, un tel appareil a un rayon d’action de 2.443 km alors que la longueur de Madagascar (entre le cap d’Ambre au nord et le cap Sainte Marie au sud) est de 1.600 km et une largeur moyenne de 500 km. Ainsi, si on avait le matériel adéquat, il n’y aurait pas de crainte que les incendies s’étendent.
Il serait intéressant de comparer le prix d’acquisition d’un Canadair avec les pertes engendrées par tous ces incendies qui dévastent en un clin d’œil, des milliers d’hectares de forêts et de savanes depuis des décennies. On pourra ainsi apprécier si un tel investissement n’est pas prioritaire par rapport à d’autres investissements qui ont été faits.
Il faudra bien qu’on se décide à lutter efficacement contre les différents incendies qui ravagent le pays. Tant qu’on ne le fera pas, on ne pourra que nous apitoyer sur notre sort. Et tous les efforts faits pour faire de nouveau de Madagascar, un pays vert, se feront en pure perte. Comme on le dit toujours, aux grands maux, les grands remèdes.
Aimé Andrianina