Mercredi des idées en goguette: l’après-bac, c’est une tout autre histoire

L’heure est à la fête pour les nouveaux bacheliers. C’est le cas notamment pour ceux qui sont en province, mais pas encore pour les lycéens de la capitale qui doivent attendre un peu. Le verdict sera probablement connu cette semaine. En at­tendant, il y en a qui sont déjà aux anges. Il faut reconnaître que passer l’étape du baccalauréat constitue une étape importante aussi bien pour les parents que pour les principaux concernés. C’est l’un des principaux diplômes qui fait la fierté de la famille également. L’acquisition du Bac c’est aussi la confirmation qu’on passe un cap de plus dans la vie de jeunesse. Après le Bac, certains quitteront le nid familial pour aller étudier ail­leurs, tandis que pour d’autres c’est déjà un sésame pour trouver des emplois correspondants à ce nouveau diplôme. C’est chacun son destin, comme on dit.
Pour ceux qui peuvent encore poursuivre leur route, le chemin reste, toutefois, sinueux. Et pour cause, on sait tous que les établissements universitaires existant à travers le pays n’arrivent pas à absorber tous les bacheliers. A part les infrastructures, le nombre d’enseignants se réduit également comme une peau de chagrin. Rares sont ceux qui ont envie d’embrasser une carrière qui est minée par l’agitation perpétuelle de son syndicat. Les étudiants préfèrent d’autres carrières plus « en vue » et qui font gagner de l’argent plus vite. Sans oublier les désordres créés par des grèves intempestives dans les universités. Ces dernières années, il est bien malin celui qui arrive à terminer entièrement le cursus universitaire dans les établissements publics.
Quant aux universités privées, c’est devenu, pour reprendre la formule d’un universitaire, des « machines à sous ». Elles pullulent dans les rues sans que leur crédibilité soit re­connue et les résultats encore moins. Toujours est-il que depuis quel­que temps les établissements privés spécialisés dans des secteurs clés tels que l’infirmerie, l’ingénierie, la communication ou encore le droit, pour ne citer que ceux-là, sont de plus en plus nombreux. Il est tout à fait logique que les recalés des établissements publics doivent à tout prix trouver le moyen de continuer leur cursus mais il n’en demeure pas moins que, ces temps-ci, il faut séparer le vrai du faux car il existe des universités privées dont les cursus sont encore à valider
au niveau de l’instance supérieure, à savoir le ministère de l’Enseigne­ment supérieur, alors que les publicités se font déjà à travers les mé­dias.
Cela étant, passant l’euphorie de l’annonce de la réussite au Bac, le retour à la réalité peut s’avérer très décevant pour bon nombre de jeunes. L’existence de nombreuses initiatives telles que les carrefours de la formation, des métiers et de l’emploi peuvent très bien les aider à choisir le bon grain de l’ivraie mais encore faut-il que l’état les accompagne dans la réalisation de ses ambitions.

Rakoto

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