Gouverneurs de région: l’évaluation toujours en stand-by

Cela fera bientôt cinq ans que les premiers gouverneurs de région ont été nommés. Onze d’entre eux ont en effet été nommés en septembre 2019. Parmi les premiers gouverneurs nommés à
l’époque, seuls 5 occupent encore leur poste. Parmi eux, Hery Rasoamaromaka (Analamanga), le général Lylison René de Rolland (Sofia), Edally Tovondrainy (Atsimo-Andrefana), Lova Razafindrafito (Haute Matsiatra) et Mon Wai Tune Randriantsoa (Menabe).

On a annoncé en 2021 la tenue d’une évaluation des gouverneurs de région, mais à ce jour, cela reste sans suite. Il est à noter que les six gouverneurs nommés en 2019 et qui ne sont plus en poste n’ont pas été limogés à l’issue d’une évaluation, mais pour d’autres raisons.
C’est le cas de ceux qui ont été appelés à d’autres fonctions, à l’instar de l’actuel président de l’Assemb­lée nationale, Justin Tokely, qui était, à l’époque, gouverneur de la région Sava. Depuis, il est devenu ministre avant son élection à l’Assemblée nationale. Idem pour Jerry Hatrefindrazana, également nommé ministre avant d’être remercié. En revanche, d’autres ont été contraints de démissionner pour ne citer que l’ancien gouverneur de la région Alaotra-Mangoro, Richard Ramandehamanana à la suite d’une suspicion de harcèlement sexuel.

Evaluation
Depuis 2019, 13 autres gouverneurs de région ont été nommés en plus de ceux qui ont remplacé les gouverneurs remerciés. Parmi les derniers à avoir été nommés figure l’actuel gouverneur de la région Amoron’i Mania, Désiré Rakotoman­dimby. Comme il n’y a pas eu d’évaluation, rien ne permet d’évaluer leur performance par rapport aux objectifs fixés.
En 2022, le président Andry Rajoelina a encore remis la question de l’évaluation des gouverneurs de région sur table, mais à ce jour, seuls les membres du gouvernement ont en fait l’objet. En effet, pour les ministres, cela a lieu périodiquement depuis 2019.
Pourtant, la réalité sur le terrain montre que certains gouverneurs font bien leur travail compte tenu leur bilan, alors que d’autres sont à la traîne. Et, le président lui-même a déjà fait ce constat en 2022, en indiquant qu’«il y a des gouverneurs qui font bien leur travail ». Pourtant, ils ont été dotés des mêmes moyens pour la réalisation des travaux de développement qui leur ont été confiés. Il faut souligner qu’en plus des moyens techniques, l’Etat alloue 2 mil­liards d’ariary de subvention par an à chaque gouverneur.

Tsilaviny Randriamanga

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