Exhumation des morts: les dépenses sont réduites au maximum

Malgré l’importance accordée par les Malgaches à l’exhumation des morts ou « Famadihana », les inconditionnels de cette tradition se voient obligés de réduire les dépenses en raison du coût élevé des cérémonies à cause de l’inflation.

L’exhumation des morts bat son plein actuellement et cela jusqu’en octobre. Force est pourtant de constater que la majorité des pratiquants de ce rite funéraire écourtent en une seule journée les cérémonies qui durent au moins trois jours auparavant. En effet, ils limitent au strict minimum le nombre d’invités et suppriment la séance de «Hira gasy», programmée habituellement lors de la troisième journée. D’ail­leurs, les membres de la famille qui n’ont pas participé aux dépenses sont exclus de la cérémonie. Le sens du «Famadihana», une occasion de se rassembler, perd ainsi une grande partie de sa raison d’être.
De nos jours, la pratique du «Famadihana» tend à se raréfier. Certains profitent même d’un enterrement pour envelopper à la va-vite leurs morts afin d’éviter une dépense excessive et une cérémonie fastidieuse. A part le coût élevé, l’impact de la mondialisation et l’influence occidentale, en particulier chrétienne, expliquent aussi le déclin de cet événement familial.

Des linceuls à petit prix
Selon les témoignages des marchands de «Lambamena» ou linceuls d’Anosy, les rares partisans du «Famadihana» n’osent plus acheter des linceuls de qualité malgré l’importance que les Malgaches accordent aux morts. Ils n’achètent plus que des pièces de moindre prix et de basse qualité comme le «Lambatavoahangy» coûtant à partir de 15.000 ariary. Cependant, les linceuls sont à la portée de toutes les bourses, car son prix va de 15.000 à un million d’ariary.
Les marchands avancent comme principales causes de la rareté des clients l’effritement de leur pouvoir d’achat et la profanation des tombeaux pour vols d’ossements humains qui sévissent au pays.

Sera R.

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