Sous une autre bannière

Partiront ? Ne partiront pas ? C’est la question qui se pose aux joueuses malgaches de tennis U14 qui devront défendre les couleurs du pays lors du championnat d’Afr­i­que qui va se tenir prochainement à Ca­sablanca (Maroc). Leur participation à cette compétition continentale n’est pas encore acquise dans la mesure où on ne dispose pas encore de la somme nécessaire pour faire le déplacement.
Le financement des déplacements est l’éternel problème du sport à Madagascar. Toutes les disciplines y sont confrontées, qu’il s’agisse de sport individuel ou de sport collectif. On se demande bien ce que font les responsables de toutes ces entités (les ligues, la fédération, l’Etat par le biais du ministère en charge des Sports …) qui encadrent le sport à Madagascar.
Pourtant, quand on parle d’élection ou de nomination au sein de ces entités, tout le monde se bouscule au portil­lon. Mais quant à trouver des ressources pour permettre à nos jeunes de montrer leur talent à l’extérieur, c’est comme si on s’adressait aux abonnés absents. Or, il faut savoir que ce sont ces jeunes qui constituent l’avenir du tennis malgache.
C’est à leur âge (si ce n’est pas déjà trop tard) que l’on s’habitue à des compétitions de haut niveau pour se confronter à futures élites continentales tout d’abord et internationales par la suite. Qui sait si parmi l’une d’elles somnole une Swiatek, une Saba­lenka ou encore une Serena Williams ? On ne sait jamais.
Et ne pas y aller peut totalement ravager ces jeunes et finalement les amener à abandonner leur sport favori. En effet, à quoi ça leur servirait de s’entraîner quotidiennement, faire efforts et des sacrifices sur tous les plans si elles n’en récoltaient pas les fruits ? De plus, les éventuels bons résultats obtenus dans le cadre du sport de haut niveau permettront au pays de se faire mieux connaître sur l’arène internationale.
Mais pour le mo­ment, ce sont surtout les parents seuls qui con­sentent à supporter les dépenses inhérentes à leur préparation. Bien évidemment, pour les parents, c’est un investissement qui peut rapporter gros si leur progéniture parvenait à réussir dans leur sport de prédilection. Ce qui peut toujours arriver. C’est pour cette raison que certains parents restent dans l’attente de la moindre opportunité.
Ainsi, si une opportunité se présentait à l’extérieur, le choix ne se pose même pas. Bien évidemment, ces pa­rents pousseraient leurs enfants à faire carrière dans un pays autre que le leur. Et après, on s’étonne que nos élites sportives se distinguent dans leur discipline respective à l’extérieur. Mais cette fois-ci, elles brilleront sous une autre bannière

Aimé Andrianina

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