Artisanat d’excellence: Solofo Andry Andriamanantena s’est éteint

La sphère artistique malgache pleure la disparition de Solofo Andry Andriamanantena (A.S Andry), maître incontesté de la pyrogravure sur bois et non moins fils aîné de l’illustre Georges Andriamanantena. Il est décédé mercredi à l’âge de 72 ans.
«A.S Andry a perdu connaissance depuis plus d’une semaine avant de rendre le dernier soupir, le 4 septembre», selon sa famille. Il a consacré toute sa vie à célébrer l’artisanat d’excellence malgache et à perpétuer l’héritage familial.
Ses quelque 200.000 followers sur les réseaux sociaux se souviennent du septuagénaire comme étant un grand homme à la fois élégant, svelte, au sourire contagieux et à la joie de vivre. Férus de dessin depuis sa prime jeunesse, Solofo Andry Andriamanantena a fait de cette forme d’expression sa matière de prédilection à l’école. Reconnu pour son talent protéiforme, son paternel Rado, fut le pionnier de la pyrogravure à Madagascar, qu’il a traduit lui-même de «paikafo» en langue malgache. Quand son père quitte l’atelier familial, le jeune garçon s’essayait en cachette à la pyrogravure, pour y découvrir plus tard une réelle passion à partir des années 90.

Scène artistique nationale
Adepte du réalisme, A.S Andry se plaît à immortaliser le patrimoine culturel et naturel de la Grande île comme le Rovan’i Madaga­si­kara dans son infrastructure originelle, les majestueux baobabs ou encore des ex­traits de poèmes. Son usage de bois de récupération com­me matière première témoigne de son profond respect envers dame nature. Ses œuvres ont été maintes fois présentées sur la scène artistique nationale mais également lors d’une installation au Boulevard Haussmann et dans la ville de Saint-Sulpice-la-Pointe, en France.
Son corps sera acheminé ce dimanche à la FJKM Tra­no­vato Faravohitra, où son grand-père, le révérend Gaston Andriamanantena avait consacré une bonne partie de son parcours pastoral. Au terme d’un ultime hommage, l’artiste sera inhumé le jour-même dans son caveau familial à Anjanahary.

Joachin Michaël

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