Lors d’un point de presse, hier au camp de la gendarmerie d’Ankadilalana, les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont donné les premiers résultats de leurs actions dans le district d’Anjozorobe.
Une semaine après le début du renforcement des opérations militaires dans la circonscription, les forces de défense et de sécurité ont annoncé la mort de trois présumés kidnappeurs et l’interpellation de 26 autres suspects, en plus de la saisie de deux fusils.
Deux tentatives de kidnapping ont été déjouées, a-t-on annoncé, et 10 otages ont été arrachés des mains des kidnappeurs à Andranomangatsiaka le 3 août dernier suite à l’intervention des éléments des FDS mobilisés sur la base des renseignements fournis par des informateurs, sans que les malfaiteurs n’aient obtenu de rançon.
Selon le colonel Tahina Raveloson, chef de la Section de recherches criminelles (SRC) de Fiadanana, le dénommé Bruno Rakotoarimanana dit Bruno, l’un des fugitifs faisant l’objet d’un avis de recherche sorti la semaine passée après l’assassinat de cinq captifs à Marotsipoy, figure parmi les individus arrêtés. Le concerné a été appréhendé en fin de semaine à Andriamena Tsaratanàna, région Betsiboka.
D’autre part, cinq autres bandits impliqués dans l’enlèvement d’un enfant à Andavamamba, ont été arrêtés. «La victime et ses parents habitaient à Amparatanjona Anjozorobe, mais ont décidé de déménager à Antananarivo après avoir été menacés par les malfaiteurs. Mais cela n’a pas empêché les concernés de kidnapper l’enfant à Andavamamba, pour ensuite réclamer 3 millions d’ariary. Grâce cependant à l’habileté des FDS, ils se sont fait piéger la semaine passée. Les auteurs du rapt sont en fait des proches familles des parents de l’enfant. Le mobile de leur acte était le fait qu’ils voulaient vendre un terrain familial mais les parents de l’enfant n’étaient pas de leur avis», poursuit-on.
Déploiement de tous
les moyens…
Les résultats sont le fruit d’une mobilisation importante de moyens par les autorités, a indiqué le colonel Ratolojanahary, adjoint OPS de la Zone de défense et de sécurité (ZDS) Ikopa, et que d’autres moyens seront encore déployés jusqu’à ce l’insécurité soit définitivement éradiquée à Anjozorobe.
En effet, le nombre des éléments sur terrain a été renforcé depuis le début du mois, en plus du déploiement d’une force spéciale. A titre d’exemple, la mobilisation d’hélicoptères lors d’un accrochage avec 40 dahalo à Morafeno (Betsiboka) hier, sinon l’utilisation de motos et même de chiens pisteurs.
D’ordre social…
D’après les résultats des enquêtes, le phénomène kidnapping à Anjozorobe n’est pas une question d’insécurité proprement dite mais plutôt lié à des problèmes d’ordre social comme des conflits domaniaux, appropriation de rizière, appropriation de source d’eau.
Les autorités pensent lutter contre ce phénomène sur place d’une autre manière, autre que la mobilisation des forces de l’ordre. Parmi ces stratégies figurent des mesures pérennes consistant en la sensibilisation de la population à travailler pour trouver de l’argent. «Si les villageois ne travaillent pas ou s’ils vagabondent juste, ils vont tomber dans le banditisme afin de trouver de l’argent. L’essentiel est donc de les réinsérer dans le travail. Ce qui veut dire que tout le monde doit prendre ses responsabilités», précise le colonel Tojo Raoilijon, commandant de groupement de la gendarmerie Analamanga.
Dans tous les cas, les FDS ont avancé que leurs investigations continuent sans relâche dans le district d’Anjozorobe, et que les arrestations vont encore se poursuivre.
Depuis le mois de janvier, 97 interpellations ont été réalisées par les FDS dans le cadre de la lutte contre le kidnapping en milieu rural dans la région Analamanga. Parmi les interpellés figurent des chefs fokontany, des maires, des civils et neuf éléments des forces de l’ordre (gendarmes et militaires, agents pénitentiaires). Par ailleurs, neuf présumés bandits ont été tués, dont certains d’entre eux sont morts des suite de vindicte populaire.
ATs.