Petite cause, grande conséquence

Le personnel du Centre national de la lutte anti acridienne est entré en grève pour demander le limogeage d’un des directeurs du Centre. A priori, cela peut paraître banal, que les effets d’un tel mouvement de contestation sont limités. Mais tout compte fait, à bien y penser, cela peut avoir des conséquences désastreuses.
La raison est que l’invasion acridienne est un fléau redouté par les agriculteurs. Ce sont des milliers d’hectares de culture qui sont menacés dans le pays à chaque fois. Et c’est tout le pays qui peut en être affecté. Malgré tous les efforts qui ont été faits depuis des dizaines et des dizaines d’années, on n’a jamais pu éradiquer totalement l’invasion acridienne.
Pourtant, ce ne sont pas les financements, aussi bien internes qu’ex­ternes, qui ont manqué. Et toutes les structures ont été mises en place. Mais en fin de compte, les résultats du combat se sont toujours avérés mitigés. Et tous les ans, il fallait reprendre le mê­me combat.
Toutefois, certains esprits – malintentionnés ou illuminés ? – sont même arrivés jusqu’à avancer que ces résultats ont été volontaires de manière à ce qu’on puisse toujours bénéficier de financement de l’extérieur. Ce qui serait im­pardonnable quand on voit le désarroi des agriculteurs face une invasion acridienne.
Presque chaque an­née, le début de la lutte anti acridienne est an­noncé à grandes pompes. Bien évidemment, cela est très bien accueilli par les agriculteurs qui pensent pouvoir ainsi se lancer pleinement dans leurs activités respectives. Mais des fois, ils déchantent rapidement quand ils voient leurs cultures dévastées.
Dans les régions qui en sont encore épargnées, les gens peuvent minimiser les conséquences d’un tel fléau. Mais dans celles qui sont infestées par les nuées de sauterelles, ce sont plusieurs mois de labeur qui peuvent disparaître en deux temps trois mouvements. Et on ne peut rien faire d’autre que de constater les dégâts.
Quand on voit des essaims de sauterelles se déplacer, sur une trainée de kilomètres, on ne peut qu’être impressionné. Et à chaque fois, on se demande : Qui vont en être les prochaines victimes?
Certes, une invasion de sauterelles peut toujours arriver de l’extérieur même si on parvient à exterminer totalement toutes les colonies qui existent sur place. Mais tout au moins, ils seront plus facilement détectables pour qu’on puisse mettre en place tous les moyens possibles pour y faire face.
Pour toutes raisons, il faut radicaliser la lutte anti acridienne surtout en ce moment où on pense tout mettre en œuvre pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire. Mais tant que les sauterelles sévissent, on n’y arrivera pas. Donc, il faut le plus vite possible régler le conflit au sein du Centre national de
la lutte anti acridienne. C’est ce qu’on appelle : Petite cause, grande con­séquence.

Aimé Andrianina

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