Plus facile à dire qu’à faire

Au Mali, dans le cadre du conflit armé qui s’y déroule, l’utilisation de drones par les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) sur un camp mi­litaire de l’armée régulière du pays a marqué les esprits. Cette nouveauté dans l’arsenal des rebelles change la donne pour l’armée ma­lienne qui est appuyée par les mercenaires du groupe Wagner.
Cet évènement amè­ne à se poser des questions sur la situation de l’armée malgache en matière d’armement. Nos forces armées se­raient-elles capables
de défendre le pays dans le cadre d’un conflit armé qu’il s’agisse d’une agression venant de l’extérieur ou de l’intérieur ? Et cela sans attendre une quelcon­que aide de l’extérieur ?
On se pose la question parce que, déjà, dans la lutte menée con­tre les dahalo en tous genres, les hommes en uniformes rencontrent des difficultés. Pourtant, s’ils sont en possession, certes, de quelques armes de guerre telles que les kalachnikovs – des cas bien rares -, la grande majorité de ces dahalo n’est armée que de fusils de chasse.
Autrement dit, la puis­sance de feu est incon­testablement du côté de l’armée malgache. Cela ne prête à aucune discussion quoique, cela peut changer à un mo­ment ou un autre. En effet, partout dans le monde, le moindre con­flit est profité par les marchands d’armes in­ternationaux pour écouler leurs stocks.
Le comble est que des fois, ces marchands d’armes arrivent à vendre leurs « marchandises » aux belligérants des deux côtés. Dans ce type de business, il n’y a aucune moralité. Les affaires sont les affaires comme ils disent et les transactions se font avec les plus offrants et ceux qui peuvent payer.
Bien sûr, il existe d’autres facteurs qui peuvent décider du sort d’un affrontement armé. La puissance de feu ne suffit pas. La connaissance du terrain est l’un des facteurs majeurs. Le problème est que dans la lutte contre les dahalo, les militaires interviennent dans un terrain qui leur est inconnu.
Or, les adversaires auxquels ils font face connaissent le terrain du bout de leurs doigts. Et c’est un avantage considérable en leur faveur. En stratégie militaire, d’aucuns ignorent que la connaissance du terrain est un facteur fondamental. Dans le temps, beaucoup de stratèges militaires se sont cassés les dents lors des conflits
en négligeant ce facteur déterminant.
L’immensité du territoire rend difficile les poursuites d’autant plus que l’état désastreux des voies de communications, quand il en existe, ne permet pas une grande mobilité donc une rapide intervention. Le fait que l’on ne dispose que de moyens de déplacement appropriés (véhi­cules tout terrain, hélicoptères…) en nombre suffisant est un handicap pour l’armée.
Dans ces conditions, il importe que les dahalo n’arrivent pas à s’approvisionner en armes mo­dernes plus sophistiquées et en plus grand nombre. Pour cette raison, il faut renforcer les contrôles le long de nos côtes car pour une île comme Madagas­car, les trafics d’armes doivent se faire principalement par voie maritime. Mais il faut reconnaître que c’est plus facile à dire qu’à faire.

Aimé Andrianina

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