Une grosse prise. Pour les amateurs de pêche, c’est le terme employé pour désigner un gros poisson ou une capture particulièrement importante. Dans le jargon journalistique, il est également utilisé pour faire référence à l’arrestation ou à la capture d’une personne importante. Dans ce cas précis, il ne s’agit nullement d’une arrestation, mais d’une personnalité rattrapée par le fisc, qui use de ses privilèges d’homme politique. Vous l’aurez deviné, il s’agit de l’ancien chef de l’Etat, Marc Ravalomanana, dont la candidature vient d’être rejetée par l’organe chargé des vérifications des candidatures à la mairie de la capitale.
Bien évidemment, il dispose encore d’un délai pour compléter son dossier, d’autant plus qu’il vient de déposer un recours auprès de la Ceni. Jusque-là, rien de répréhensible. Le hic, c’est la tendance à porter le débat sur un autre terrain que juridique, là où le sujet devrait être examiné et traité. Pourtant, c’est sur le terrain public, à travers les réseaux sociaux, que ses partisans ont porté l’affaire, avec pour objectif de gagner la faveur d’un public en quête de sensations. Il ne s’agit pourtant que d’une affaire purement et simplement juridique.
Les responsables en charge des impôts ont d’ailleurs déjà communiqué à ce sujet. Mais comme on dit, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il est pourtant regrettable qu’un prétendant à la magistrature d’une ville, censé mobiliser la population et les usagers à payer leurs taxes, ne le fasse pas lui-même en premier lieu. C’est par lui que l’exemple doit venir, les autres suivent après.
Quoi qu’il en soit, dans cette affaire, si affaire il y a, elle a mis en lumière le fait qu’il faut d’abord régulariser sa situation fiscale, quel que soit son statut, avant de prétendre à une haute fonction publique, notamment par le biais des élections.
Rakoto