La fin d’une ère ? Pour le moment, rien n’est sûr, même si tout semble indiquer que la bataille entre ces deux personnalités touche, ou presque, à sa fin. Il s’agit bien évidemment de l’opposition entre Rajoelina et Ravalomanana. Deux personnalités qui continuent de marquer la conjoncture politique des vingt dernières années. Tout porte à croire que, comme le confirment les résultats des élections successives, l’avantage penche nettement en faveur du premier.
Il y a de cela dix-huit ans, ou presque, alors que l’actuel président n’était encore qu’un jeune entrepreneur, le Chef de l’Etat de l’époque ne cessait de lui mettre des bâtons dans les roues. Ce qui a poussé le jeune entrepreneur à s’engager en politique pour régler leurs différends, avec des résultats sans appel dans la course à la mairie de la capitale.
De 2007 à 2024, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et, à l’heure actuelle, c’est l’ancien Chef de l’Etat qui doit faire face à ses problèmes fiscaux pour pouvoir briguer, ironie de l’histoire, la mairie d’Antananarivo. Entre-temps, les combats électoraux, présidentiels et législatifs notamment, ont presque tous opposé directement les deux personnalités, ou indirectement par l’intermédiaire de leurs partisans. Et jusqu’ici, c’est toujours le camp du président Rajoelina qui engrange les victoires, à l’exception de l’année où l’ancienne première dame a ravi la magistrature de la capitale en 2015.
Aujourd’hui, avec la confirmation par le Tribunal administratif de la décision de l’Ovec de ne pas enregistrer la candidature de l’ancien président, faute de régularité fiscale, cela marque ainsi la fin d’une époque. L’ancien président aurait sûrement voulu faire des communales, notamment pour la capitale, une occasion de rattraper son retard sur son rival politique, mais le destin en a décidé autrement. Tant pis ou tant mieux, selon les points de vue.
Le fait est que, dans le contexte actuel, une nouvelle crise anéantirait à coup sûr les efforts réalisés pour améliorer la situation socioéconomique fragilement acquise ces dernières années. C’est pourquoi la candidature d’une personnalité portant les germes d’une nouvelle tension n’est pas la bienvenue.
Rakoto