Crise de l’électricité et de l’eau: Grogne des abonnés, des mesures d’urgence s’imposent

Les abonnés de la Jirama n’ont d’autre choix que de manifester leur mécontentement face à la crise énergétique et d’eau qui s’amplifie à Antananarivo et ses environs. Les dirigeants de la Jirama avancent des solutions à court et à long terme. En attendant, les programmes de délestages tournants sont maintenus afin de répartir la production disponible. Chaque coupure dure entre deux à trois heures. En outre, des camions citernes approvisionneront en eau les zones rouges.

La capitale malgache fait face à une crise énergétique sans précédent. La Jirama a remis en marche ses groupes thermiques pour combler un déficit de production estimé à 30 MW. Ce manque aggravé par la saison sèche, représente 20 à 25% des besoins en électricité de la ville estimé à plus de 200 MW.
« Des coupures d’électricité tournantes, d’une durée de deux à trois heures, sont actuellement appliquées afin de répartir les ressources disponibles », a indiqué le ministre de l’Energie et des Hydrocar­bures, Jean-Baptiste Olivier hier au siège de la Jirama à Ambohijatovo.

Des solutions alternatives
La Jirama, en collaboration avec le ministère de l’Energie, explore également des solutions alternatives. L’une d’entre elles consiste à « provoquer artificiellement des pluies pour augmenter le niveau du barrage d’Andekale­ka, le principal fournisseur d’électricité de la capitale », a avancé le directeur général de la Jirama, Ron Weiss. Et visiblement, le succès de cette initiative menée au début septembre a permis de réduire les coupures de courant.
« A moyen terme, le gouvernement et la Jirama prévoient la construction de nouvelles infrastructures, dont des parcs solaires de 350 MW et un barrage additionnel à Ande­kaleka », a enchainé le ministre Jean-Baptiste Olivier. L’installation des parcs solaires du projet présidentiel de 50 mégawatts est par ailleurs accélérée, a indiqué le DG de la Jirama, Ron Weiss. Des projets de grande envergure comme Sahofika, Volobe et Ranomafana sont également en préparation pour le long terme.

De mal en pis
En matière d’approvisionnement en eau, la situation n’est guère meilleure. « Un déficit de 100.000 m³ par jour, est enregistré dans les principales zones d’Antanana­rivo et ses environs », a confié Ron Weiss. Pourtant, le besoin d’Antananarivo s’élève à environ 300.000 m3 par jour. Pour y remédier, le gouvernement a annoncé la construction de 35 forages d’eau, répartis entre Antana­narivo Renivohitra, Atsi­mon­drano, Avaradrano et Ambohidratrimo, comme il a également été décidé en Conseil des ministres avant-hier. Ces forages devraient produire 700 m³ d’eau par jour, couvrant ainsi les besoins d’environ 24.500 per­sonnes. « Le coût total de ce projet est estimé à plus de 4,995 milliards ariary », in­dique-t-on dans le compte rendu du Conseil des ministres.
Face à cette urgence, le gouvernement a approuvé un appel d’offres pour accélérer la mise en œuvre de ces solutions temporaires. « Des camions-citernes supplémentaires seront également déployés pour distribuer de l’eau dans les quartiers les plus touchés. En outre, des travaux de réparation des installations défectueuses et de remplacement des pipelines sont en cours », a expliqué le ministre de l’Eau, de l’Assai­nissement et de l’Hygiène, Lalaina Andrianamelasoa. A long terme, la construction de deux nouvelles stations de traitement et de purification d’eau, d’une capacité de 50.000 m³ chacune, est planifiée pour garantir une distribution plus stable.

Arh.

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