Interruption volontaire de la grossesse: 52,5% des cas sont pratiqués dans des lieux inappropriés

Le mouvement féministe « Nifin’Akanga » a mené une étude sur la pratique clandestine de l’Interruption volontaire de la grossesse (IVG) au niveau des chefs-lieux des six provinces de Madagascar.

D’après les résultats de cette étude, 52,5% de cette pratique ont été effectuées dans des lieux inappropriés, no­tamment dans le domicile de l’avortée. Augmentant ainsi les risques de complication pour la concernée, pouvant même aller jusqu’à sa mort.

Selon cette étude, la première complication due à l’avortement insécurisé est l’hémorragie avec un taux de 46,3%. 28% des complications sont les perforations et les comas, 8% des infections graves et 7% issues de la rétention placentaire. Suite à ces complications, plus de 7% des femmes avortées ont trouvé la mort. 36,1% des avortements se déroulent auprès des centres de santés privés si 11,4% se passent dans des centres de santés publiques.

A Madagascar, l’IVG reste encore strictement interdite et sanctionnée par la loi. Elle est également con­sidérée comme un sujet tabou par la société. Mal­heu­reusement, ces restrictions n’empêchent pas sa pratique qui entraîne une forte mortalité maternelle du fait de sa réalisation clandestine.
Projet « Farimbona »

C’est dans ce contexte que « Nifin’Akanga » a pris l’initiative de lutter pour la légalisation de « l’Interrup­tion sécurisée de la grosses­se (ISG) » à Madagascar en lançant le projet « Farim­bona » qui est soutenu par Amplify Change. Cela à travers une éducation citoyenne, notamment communautaire, pour bénéficier d’un changement de comportement social en faveur de la législation de l’interruption sécurisée de la grossesse.
Dans cette optique, une cinquantaine de femmes et de jeunes filles du CSB II d’Ankaraobato (Atsimon­dra­no) ont été sensibilisées hier par des activistes de l’antenne d’Antananarivo du mouvement qui ont expliqué les tenants et aboutissants du sujet. Ils ont aussi souligné les effets néfastes de l’avortement clandestin. « Nous avons choisi cette date qui coïncide avec le jour de la vaccination et de la planification familiale. La plupart de nos interlocuteurs ont ainsi été réceptifs », a témoigné l’un d’eux. Par la même occasion, une campagne de sensibilisation au droit à la santé sexuelle et reproductive ainsi qu’à l’interruption thérapeutique de la grossesse a été également menée.

Sera R.

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