Le paludisme demeure un défi de santé publique majeur à Madagascar, sachant qu’il constitue la deuxième cause de consultation dans les centres de santé et la troisième cause de mortalité hospitalière, selon le docteur Brusa Andriamino, directeur de la Lutte contre les maladies transmissibles (DLMT) au sein du ministère de la Santé publique. Ainsi dans le cadre de la lutte contre cette maladie, une campagne de distribution de moustiquaires se tient à Madagascar tous les trois ans.
«Parmi les difficultés rencontrées par le personnel de santé, la réanimation des malades souffrant du paludisme peut engendrer des anémies et même des tumeurs comme la splénomégalie. Il est alors nécessaire de couper le mal à la racine, ce qui motive cette campagne périodique de distribution de Moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII)», a indiqué le Dr Augustin Randrianasolo, député de Madagascar élu dans le district de Marolambo, hier au Carlton Anosy.
La campagne 2024 de distribution de MII commencera le 7 octobre et concernera les 105 des 119 districts à travers le pays. Elle ciblera 6.177.391 ménages, avec un nombre total de 14.674.050 MMI. 26.273.436 personnes au total devraient en bénéficier, réparties dans 19.253 fokontany. Les zones d’intervention sont les districts avec les niveaux de risque de surveillance 2, 3 et 5.
«D’après les résultats de recherche des entomologistes, aucun moustique porteur de paludisme n’est encore présent à Antananarivo, ce qui n’est pas le cas des districts environnants, dont l’Atsimondrano», a indiqué la Dr Omega Raobela, cheffe du Programme national de lutte contre le paludisme, pour expliquer le nombre réduit de districts cibles de la campagne 2024.
Un atelier national de plaidoyer
Cependant, les précédentes campagnes de distribution ont été parsemées de problèmes. «A Marolambo par exemple, l’arrivée des MMI au chef-lieu de district accuse déjà un retard considérable, à cause du mauvais état de la route. Il faut par la suite les dispatcher dans l’ensemble des communes et Fokontany. Or, à cause du manque de sensibilisation, les bénéficiaires les utilisent comme filets de pêche», a regretté le Dr Augustin Randrianasolo.
Pour éviter la répétition de tels problèmes, le ministère de Santé publique a organisé, hier au Carlton Anosy, un atelier national de plaidoyer en vue de la prochaine campagne de distribution de MII. Cet événement de demi-journée a réuni une centaine de représentants du gouvernement, des deux Chambres parlementaires, de la société civile, des leaders religieux ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Les discussions se sont concentrées sur «des enjeux cruciaux tels que la sensibilisation des populations, la gestion des rumeurs et des refus d’utilisation dans certaines zones sensibles, ainsi que sur la collaboration avec les autorités locales pour une mise en œuvre efficace des activités prévues», peut-on lire dans le communiqué de presse relatif à l’événement.
LR