A l’événement des recherches universitaires « les doctoriales » qui s’est déroulé à Toliara le mois de septembre, la doctorante Louisétinah Nandrasa Soaniriko a présenté les résultats de sa recherche intitulée « Les droits de l’enfant et les coutumes à la lumière de l’éducation familiale dans la région du Sud-ouest de Madagascar » où elle a surtout souligné l’exercice de l’autorité parentale qui peut mettre en danger l’enfant. Interview.
(*) Les Nouvelles : Pourquoi avez-vous choisi ce thème parmi tant d’autres ?
(-) Louisétinah Nandrasa Soaniriko : D’abord parce que je m’intéresse aux droits de l’enfant. Ensuite, je suis originaire de Toliara (région Atsimo Andrefana) où la coutume est très vivace et se présente sous différentes formes touchant plusieurs domaines, en particulier celui de l’éducation.
* A la présentation d’un de vos résultats de recherches aux doctoriales, vous avez souligné que les parents, en exerçant l’autorité parentale, peuvent mettre en danger l’enfant. Pourtant, vous faites partie de l’ancienne génération ayant vécu le concept « Zanaka tiana tsy hitsitsiana rotsan-kazo ». Cela ne vous a-t-il pas réussi ?
– Vous avez raison, je suis de l’ancienne génération. On a vécu ce concept tant à la maison qu’à l’école qui consiste à ne pas hésiter à punir par tous les moyens. Un exercice de l’autorité parentale pouvant porter atteinte aux droits de l’enfant. Cependant, quand on est juriste, on regarde en premier lieu les droits de l’Homme, le respect ou non de ces droits. En l’espèce les droits de l’enfant. Par conséquent, on est pour ou contre des pratiques coutumières, selon qu’elles respectent ou non les droits de l’enfant.
* Face au concept de punir par tous les moyens, que suggérez-vous donc pour le respect des droits de l’enfant ?
– Comme la plupart des parents malgaches ignorent les droits de l’enfant, l’Etat a ainsi l’obligation de procéder à la vulgarisation de la loi malgache 2007-023 relative aux droits et protection de l’enfant. Cette loi assimile à la maltraitance les sanctions prises à l’encontre des parents qui portent atteinte aux droits de l’enfant.
Il faut souligner également que le droit d’éduquer un enfant n’appartient qu’aux personnes qui exercent l’autorité parentale. Non pas à toute la famille à l’exemple de l’aîné, des grands-parents, de l’oncle, de la tante … qui n’hésitent pas à employer les manières fortes pour soi-disant corriger et éduquer. En effet, pour transférer l’autorité parentale à une autre personne que les parents, il faut une ordonnance du juge.
En résumé, même si la culture influence grandement
l’éducation de l’enfant, celle qui va à l’encontre de la loi ne doit plus être pratiquée.
Recueillis par Sera R.