Difficile de discerner le vrai du faux

A Madagascar, on n’a pas besoin d’être un génie pour arriver à escroquer les gens. Pourquoi ? A cause de la naïveté de beaucoup de gens par manque d’instruction ? Et bien souvent, des personnes dénuées de toutes scrupules profitent de cette situation. Le nombre de victimes escroquées ne se compte plus.
Quoi qu’il en soit, des deux côtés, aussi bien du côté de l’escroc que celui de la victime, on peut dire que l’appât du gain est l’une des principales motivations. On veut s’enrichir facilement de ma­nière à pouvoir sortir de cette vie de misère et le plus vite possible.
Comme la pauvreté concerne une très grande partie de la population, cela représente un vivier immense de proies faciles pour les escrocs de tous genres. Pour ces derniers, ce sont des victimes potentielles et faciles à berner. Il suffit de faire miroiter devant leurs yeux des possibilités de sortir de leur situation.
Et pour cela, les arguments ne manquent pas. Et comme on le dit, beaucoup mordent encore à l’hameçon. Pourtant, ce sont des pratiques qui ont déjà été dénoncées maintes fois. Mais apparemment, ces combines déjà rodées marchent toujours.
Les escroqueries portant sur le mercure et la possibilité de placer quelqu’un au sein de l’administration figurent parmi les plus courantes. Elles ont été utilisées depuis des dizaines et des dizaines d’années et un bon nombre de fois. Mais elles marchent toujours. La raison est qu’il y a toujours une petite part de vérité à ces sujets.
Il est vrai qu’on trouve du mercure un peu partout à Madagascar et qu’il peut contenir des traces d’or. Or, on peut séparer l’or du mercure par des procédés chimiques. Quant au recrutement au niveau de l’administration, d’aucuns ignorent que des cas de corruption existent bel et bien.
Mais tout de même, de là à croire qu’on peut transformer des cailloux en mercure, il y a toute une différence. Cela ne peut s’expliquer que par le fait que les victimes ont été obnubilées par l’appât du gain. Elles perdent de ce fait toute capacité de discernement.
Et en fin de compte, la facture à payer est souvent bien lourde. Ces escroqueries portent tou­jours sur des millions d’ariary. Certaines victimes n’ont pas hésité à mettre dans la balance le peu de biens qu’elles avaient déjà pour se retrouver, à la fin, plus pauvre encore.
Dans ces types d’escroquerie, même si les auteurs se font appréhender plus tard, très souvent, les victimes n’arrivent pas à récupérer leur mise initiale. Les escrocs ont vite fait de dilapider leur butin. Les victimes n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Bien évidemment, nul ne peut prétendre qu’il ne tombera jamais dans les filets tendus par un escroc. Dans la mesure du possible, il faut éviter de devenir la prochaine victime de ces escroqueries. Mais tout est possible dans la vie parce que, des fois, il arrive qu’il est difficile de discerner le vrai du faux.

Aimé Andrianina

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