Soins traditionnels: un dernier recours pour beaucoup de patients

Bon nombre de Malgaches recourent aux soins traditionnels. Même ceux qui sont classés parmi les « intellos » font appel aux services des tradipraticiens, classant ce type de traitements comme étant le dernier recours pour les patients.

Plusieurs explications peuvent être à l’origine de cette situation. Mais à en croire les témoignages de quelques tradipraticiens, les patients évoquent trois principales raisons. En premier lieu, la médecine traditionnelle se présenterait en général comme la dernière chance. En effet, la médecine moderne ou classique n’aurait, selon eux, pas pu apporter les guérisons escomptées. Cela à l’instar de l’hystérie collective «Ambalavelona», où même les ministères de l’Éducation et de la Santé ont demandé la contribution des guérisseurs traditionnels.

Des services défaillants
La deuxième raison concerne en particulier les services auprès de certains établissements publics. «Se sentant abandonnée, la famille du patient fait appel à nos services. Pour mon cas, j’ai dû intervenir auprès d’un comateux délaissé par les médecins depuis 48h», a témoigné un masseur traditionnel. «Heureusement que les soins que je lui avais prodigués de suite lui ont sauvé la vie», a-t-il poursuivi. Pour dire aussi que cela constitue non seulement une opportunité pour les tradipraticiens, mais contribue aussi à leur succès. La corruption n’est pas non plus étrangère à cette situation.
Effritement du pouvoir d’achat
L’effritement du pouvoir d’achat des Malgaches, qui n’arrivent plus à suivre les coûts du traitement de la médecine moderne ou classique, a été cité comme la troisième source de cette situation. Faute de mieux, la famille du patient se rabat sur les soins traditionnels dont les résultats sont concluants selon les patients, même s’ils ne sont pas à 100%, «comme c’est aussi le cas du traitement par la médecine moderne, d’ailleurs», a souligné un de ces tradipraticiens.

Complémentaire et alternative
Force est toutefois de souligner que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît que la médecine traditionnelle est complémentaire et alternative à la médecine classique et recèle de nombreux bienfaits. En effet, l’OMS a précisé sur son site que «L’Afrique a une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradipraticiens de santé qui jouent un rôle important dans les soins aux populations». Elle rappele cependant que des essais cliniques rigoureux devraient être réalisés pour évaluer l’efficacité et déterminer les effets indésirables des remèdes traditionnels améliorés avant leur mise en vente, sans parler toutefois de la publicité.
Selon l’OMS, elle a déjà soutenu plusieurs essais cliniques. Ce qui a amené 14 pays à délivrer des autorisations de mise sur le marché de 89 produits issus de la pharmacopée traditionnelle, mais qui répondent aux normes d’homologation internationales et nationales établies.

Sera R

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