L’actualité internationale offre un panorama qui, à la fois, inquiète et intrigue. Il faut reconnaître que Madagascar a l’avantage d’être une île qui n’a, jusqu’ici, aucun problème de frontière avec quiconque. Et c’est tant mieux ainsi. Mis à part, bien évidemment, le contentieux des îles Éparses, qui continue de marquer les relations bilatérales entre la France et Madagascar. À part cela, jusqu’ici tout va bien. Cependant, il y a des événements qui, même s’ils se déroulent très loin de nous, devraient tout de même inquiéter plus d’un. C’est notamment le cas de l’évolution
de la crise entre l’État d’Israël et ses voisins, comme le Liban ou encore l’Iran.
Certes, dans l’immédiat, cette crise n’a pas d’impact direct sur nous, Malgaches, mais il n’en demeure pas moins qu’à long terme, elle pourrait nous affecter irrémédiablement. À commencer par la hausse du prix du baril de pétrole, comme c’est le cas avec la crise ukrainienne. Voilà une autre crise qui s’est prolongée au fil des années et qui nous a fait comprendre bien des choses. Ces dernières années, nous avons pris conscience que certaines denrées alimentaires, en particulier la farine et le blé que nous importons, proviennent directement de ces régions, alors qu’auparavant, nous n’en avions pas conscience. En fin de compte, bien que le pays soit majoritairement peuplé d’agriculteurs, nous continuons d’importer bien plus de produits que nous n’en produisons.
Ensuite, cette situation peut également amener notre pays à se positionner sur des questions géopolitiques qui concernent davantage nos partenaires que nous-mêmes. Cependant, dans un monde multipolaire, nous sommes souvent amenés à nous prononcer sur des sujets d’actualité. Déjà que notre situation actuelle, à la suite de la crise du Covid, reste difficile, ajouter une autre crise pourrait prolonger cette instabilité. Et cela est d’autant plus inquiétant, car Madagascar ne dispose pas encore, malgré notre bonne volonté, de la capacité d’influer sur le cours de certains événements internationaux. Certes, depuis quelque temps, Madagascar commence à faire entendre sa voix au niveau régional, comme c’est le cas avec la SADC ou la COI, mais cela reste mineur par rapport à ce qui se passe sur la scène internationale. C’est une autre paire de manches. Quoi qu’il en soit, il faut saluer le travail des diplomates et de la cheffe de la diplomatie malgache sur ce point.
Pour l’instant, il est heureux que certaines crises restent encore très éloignées de nous. Car, bien que les répercussions puissent se faire sentir au niveau économique, de manière indirecte, et potentiellement sur le plan sécuritaire, elles ne sont pas immédiates. Il vaut mieux, dans ce cas, rester en retrait.
Rakoto