L’artisanat, l’évènementiel, en passant par la restauration… La jeune Antsaniavo Natolotsoa est sur tous les fronts. Entrepreneure pluridisciplinaire, elle veut avant tout partager son talent et son savoir au plus grand nombre. Entretien.
Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
Je suis originaire de Morarano Chrome, district d’Amparafaravola. J’ai 28 ans. Je me sens chanceuse d’avoir plusieurs cordes à mon arc et cela me fait plaisir de partager et d’échanger avec les autres. Après mon baccalauréat, j’ai étudié au département des langues et des lettres malagasy. Je suis également titulaire d’un diplôme international en langue allemande. Actuellement, je suis encore étudiante en commerce et marketing. Je suis aussi couturière et décoratrice évènementiel. A côté, j’ai étudié les techniques d’agence de voyage auprès de l’INTH.
Je me suis entrepreneure et jeune députée de la SADC. Je suis la représentante de Madagascar au sein de la SADC Youth Forum. Nous sommes en pleine élaboration de nos plans d’action. Il existe plusieurs comités dans le parlement des jeunes de la SADC mais pour ma part, je m’occuperai des jeunes en situation de handicap et des jeunes femmes en situation précaire dans les 16 pays de la SADC quand les plans d’actions seront mis en œuvre.
Comment avez-vous atterri dans l’entreprenariat ?
J’ai toujours été passionnée par l’entrepreneuriat. Je me souviens que quand j’avais 10 ans, je faisais le tour des écoles pour vendre des arachides quand je n’avais pas cours. Je me suis habituée à vendre des fruits en faisant du porte à porte, pour gagner un peu d’argent. J’ai ensuite transformé le soja en poudre. La fibre entrepreneuriale a toujours été en moi. En 2018, j’ai fondé Natolotsoa Pâtisserie, après Natolotsoa Bijouterie, j’ai aussi mis en place Antsa Créa. Dernièrement, j’ai créé le restaurant “La Saveur d’Alaotra” spécialisé dans tout ce qui est cocktail et pizza.
Pouvez-vous expliquer votre approche au sein d’Antsa Créa ?
C’est une entreprise que j’ai fondée il y a deux ans. Elle est spécialisée dans la confection d’accessoires de cérémonie en raphia, tels que des serre-tête, des sacs, des chapeaux, des pochettes. Les accessoires s’adressent aussi bien aux femmes qu’aux hommes. L’atelier se trouve à Morarano Chrome. Cette entreprise donne la place aux jeunes en situation de handicap qui sont formés et à qui on donne du travail par la suite. L’objectif est de rehausser l’artisanat malagasy. Autant que possible, nous proposons des produits de qualité qui sortent de l’ordinaire. De surcroît, la qualité du raphia à Madagascar n’est plus à démontrer.
A ce sujet, que prévoyez-vous sur le long terme ?
Je vise l’exportation. Mon objectif est surtout de faire rayonner l’artisanat malagasy sur le plan international. Dans ce sens, je propose des formations en crochet-raphia. On a déjà expérimenté cela dans plusieurs régions de Madagascar et nous avons déjà pu former une centaine de personnes.
Le mot de la fin ?
Mon message est à l’endroit des personnes en situation de handicap et ceux vivant dans la précarité. Tout cela ne doit pas être une fatalité. C’est vrai qu’on peut parfois traverser une période de doute ou de désespoir mais chacun a du talent et du savoir-faire qu’on doit exploiter pour faire des bonnes choses. Le soleil brille pour tout le monde et chacun mérite d’avoir du succès.
Tiana R.