Issus de familles nécessiteuses, la majorité des détenus mineurs de la Maison centrale (MC) d’Antanimora sont inculpés de vol ou de viol, de source auprès de la Direction générale de l’Administration pénitentiaire (DGAP).
Tout ce qui compte pour ces délinquants c’est de tromper la faim qui les tenaille, ce qui les pousse à commettre des vols. Il en est de même pour le désir sexuel étant en plein âge de puberté. « Ne bénéficiant pas d’une véritable éducation, ils n’ont pas le temps de réfléchir sur les conséquences de leurs actes », a indiqué un éducateur spécialisé de l’Administration pénitentiaire.
136 mineurs sont actuellement détenus à la MC Antanimora, dont 125 garçons. Les garçons vivent séparément des détenus adultes tandis que les filles cohabitent avec les femmes.
Promouvoir les droits des enfants en conflit avec la loi
Malgré les efforts déployés jusqu’à présent, la situation des mineurs en détention reste préoccupante. En effet, comme le système pénitentiaire reste confronté à un manque de ressources humaines et matérielles, leurs conditions de détention sont marquées par la précarité, la malnutrition, les maladies, la détresse psychologique et parfois même la violence. Cette situation a amené Humanité & Inclusion (HI), en collaboration avec l’Administration pénitentiaire et l’association « Grandir dignement », à mettre en œuvre le projet « Mafonja » pendant 5 ans, avec comme principal objectif la promotion et la protection des droits des Enfants en conflit avec la loi (ECL).
Pour ce faire, le programme vise à renforcer la qualité des services et les capacités du ministère de la Justice
à travers l’Administration pénitentiaire et judiciaire ainsi que les institutions en charge de la prévention et de la protection de l’enfance. Il ambitionne également d’améliorer l’accès et la qualité de la prise en charge des ECL ainsi que leurs familles au niveau des régions Analamanga, Atsimo Andrefana, Boeny, Diana et Sava. Le projet « Mafonja » plaide aussi en faveur du respect des droits des ECL à travers une mobilisation nationale et locale impliquant les organisations de la société civile.
A ce titre, le projet a fait don, hier à l’école éducative des mineurs de la MC Antanimora, de médicaments, de jouets ludiques, d’équipements de sport ainsi qu’un poste téléviseur. « Du matériel qui va les aider dans leur réinsertion sociale », a indiqué Hasina Rasamivony, chef service de la préparation à la réinsertion sociale et de la rééducation à la DGAP.
Sera R/LR