Mode : « Si j’y arrive, toute le monde peut le faire », dixit Jenny Cazal

Malgré la surdité dont elle souffre depuis l’enfance, Jenny Cazal a surmonté tous les obstacles pour réaliser son rêve. La jeune créatrice, qui était récemment à la Fashion Week de Paris, a obtenu sa licence en design de mode. L’année prochaine, elle entamera son master. « Rien n’a été facile, mais il m’a fallu du courage et de la persévérance », ajoute-t-elle.

Née prématurée à Madagascar, Jenny Cazal est sourde de naissance. Dès ses premiers instants, elle a affronté de nombreux défis de santé. « J’ai décidé de lui procurer le nom Jenny Cazal Tokiharinantenaina, qui signifie « Espoir de vivre », en raison de sa force et de son courage », d’après sa mère. Pour pouvoir accéder à de meilleurs soins, elle a quitté son pays natal pour recevoir un accompagnement médical en France. Sa mère a dû l’élever seule.
« J’étais hospitalisée à plusieurs reprises, mais je n’ai jamais perdu courage et j’ai même montré une volonté remarquable malgré les problèmes de santé », a-t-elle avoué. Quelques semaines après avoir reçu un implant cochléaire, elle a commencé à entendre les sons du monde qui l’entoure, et avec le soutien de son orthophoniste, elle a rapidement retrouvé la capacité de communiquer.
Tout au long de son parcours, Jenny a dû faire face à de nombreuses épreuves, notamment des problèmes de santé chroniques comme l’asthme et l’asthénie, mais elle a toujours rattrapé les cours qu’elle manquait. Sa persévérance, avec le soutien de ses amis et de sa famille ainsi que de ses proches, lui a permis de traverser ces périodes difficiles. « La vie n’est pas facile, mais il faut se battre » se répète-t-elle souvent.

Designer de mode
Ainsi, elle a intégré une école ordinaire en s’adaptant progressivement. Elle a même été admise en classe interne au collège. « Jenny est une bonne élève. Elle a obtenu son brevet avec mention bien. Dès l’adolescence, elle a nourri une passion dévorante pour la mode. Elle a poursuivi et réussi son CAP et son bac professionnel dans ce domaine, toujours avec mention », raconte sa mère. Ensuite, elle a intégré l’école Interna-tionale de Mode (EIDM) et Supmod. Actuelle­ment, elle est en troisième année de bachelor designer de mode et développement, option design.
« Ce qui me rend la plus fière est le projet de la dernière année. Il avait pour thème « La création de marque », un projet en groupe avec trois designers et un marketeur. Person­nelle­ment, j’ai créé trois silhouettes. (…) Durant le défilé, j’ai vu le corset que j’ai confectionné durant deux mois, devant 3.500 personnes, j’ai eu beaucoup d’émotions. Après ces trois années difficiles, j’ai fini par atteindre mon objectif. Si j’y arrive, tout le monde peut le faire », dixit Jenny. Elle ambitionne de poursuivre ses études en master en direction artistique de mode pour décrocher le diplôme qui lui tient à cœur.
« A travers le parcours de Jenny, je tiens à encourager tous les enfants qui rencontrent des difficultés, quel que soit leur handicap, surtout les parents qui les soutiennent. Je sais à quel point ce chemin peut être difficile et semé de doutes. Mais chaque effort compte, chaque petit pas est une victoire. Il est important de ne jamais perdre espoir et de continuer à avancer avec courage », conclut sa mère.

Holy Danielle

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